Les énergies sont au centre des préoccupations de tout pays. Dans un monde où la consommation ne cesse de s'accroître, les besoins énergétiques augmentent de manière considérable tandis que les réserves s'épuisent. Chaque pays a une situation énergétique particulière dépendant des ses ressources disponibles et de sa politique. Il existe donc de fortes rigidités sur le marché de l'énergie qui empêchent le changement, la «transition énergétique» aussi bien dans la structure que dans les comportements. Le contexte géopolitique étant devenu de plus en plus complexe, les énergies sont devenues source de rivalités et de pouvoir. Les principales régions exportatrices de pétrole et de gaz naturel (Moyen-Orient, Russie, Maghreb, Afrique de l'Ouest) sont des zones politiquement instables. Le secteur international de l'énergie est aussi caractérisé par des incertitudes économiques, juridiques et parfois d'éléments de force majeure. Face à ces risques, la sécurité des approvisionnements est devenue un facteur prioritaire pour tous les pays. La consommation mondiale d'énergie dépend à hauteur de 40% du pétrole et les profits dégagés par celui-ci sont donc au cœur de la problématique économique et géopolitique. En fait, le secteur énergétique africain est confronté à de multiples difficultés qui compromettent sérieusement sa croissance économique et la production de richesse. En effet, ce secteur est caractérisé, sur le continent, par un déficit chronique de fourniture d'électricité, des coûts de production élevés et de coupures intempestives dues à la vétusté des équipements de production. Pour pallier à cette lacune et aider les entreprises dans leurs contraintes de consommation énergétique, l'Union européenne et le Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) vont organiser, au mois de Juin 2010, la deuxième édition du programme de Partenariat interentreprises dans le secteur de l'énergie (Pise). Cette rencontre d'affaires qui va regrouper plus de cent participants composés d'entreprises, d'agences de promotion desinvestissements, d'organismes intermédiaires et d'institutions financières africaines, sera, une occasion d'intéresser et d'impliquer davantage les opérateurs privés dans le secteur énergétique. A ce propos, le «Pise 2010» vise à permettre l'émergence en Afrique de l'Ouest d'entreprises compétitives, compétentes et qualifiées dans les domaines de l'économie d'énergie et de l'utilisation des énergies nouvelles et renouvelables. Aussi, cette rencontre devra permettra aux opérateurs industriels de la sous région de diminuer le coût de leur consommation énergétique. Par ailleurs, un rapport sur le marché africain de l'énergie vient d'être publié par le site web Reportlinker.com, rapporté sur «Business News». Ce rapport a identifié les principaux marchés énergétiques du continent, dont celui de la Tunisie, ainsi que les opportunités offertes aux investisseurs étrangers dans ce secteur. Il fournit, également, des prévisions sur les perspectives de ce marché allant jusqu'à 2020. «Le marché africain de l'énergie a besoin d'investissements étrangers pour satisfaire l'industrie croissante et la demande intérieure. Le taux d'électrification du continent est faible. C'est pour cette raison que l'Afrique continue à attirer des investissements en provenance de pays comme les Etats-Unis et la Chine. Le potentiel de croissance de ce secteur est énorme en Afrique surtout dans les dix premiers marchés de l'énergie, qui comprend: la Tunisie, l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Egypte, la Libye, le Maroc, le Ghana, l'Ethiopie, le Nigeria et le Mozambique». Quant au secteur énergétique tunisien, il importe de rappeler que la politique énergétique de la Tunisie s'articule autour de deux axes: la maîtrise et la rationalisation de la consommation d'énergie, d'une part, et le développement des énergies alternatives et renouvelables, d'autre part. Cette stratégie s'est assignée comme objectifs : la multiplication par cinq de la part des énergies nouvelles et renouvelables dans la consommation totale d'énergie à l'horizon 2014. Ce faisant, la maîtrise de l'énergie a toujours occupé une place de choix dans le processus de développement de la Tunisie dans le cadre d'une politique avant-gardiste initiée par le Chef de l'Etat. Des programmes d'envergure ont été mis en place dans le cadre d'une stratégie nationale de maîtrise de l'énergie qui a permis l'élaboration d'un programme triennal s'étalant de 2005 à 2007, suivi d'un autre programme non moins important qui concerne la période 2008/2011. L'objectif de ce nouveau programme est de réduire la demande en énergie de 20% à l'horizon 2011 ainsi que l'augmentation de la part des énergies renouvelables pour atteindre 4% de la demande d'énergie électrique. L'Etat encourage également l'utilisation du gaz naturel vu ses multiples avantages dont celui qui concerne le coût et le transport. Le programme mis en place à cet effet vise à connecter des milliers de logements répartis sur différentes régions au gaz naturel. L'utilisation du gaz naturel concerne aussi les entreprises dont la plupart ont remplacé le gaz liquéfié par le gaz naturel, contribuant, de leur côté, à l'effort national de maîtrise de l'énergie. Le XIème plan de développement (2007/2011) envisage d'économiser globalement 640 mille TEP d'énergie en 2010. Pour cela un programme triennal de maîtrise de l'énergie a été adopté pour la période 2005/2008. Ce programme, qui est une des principales composantes de la politique tunisienne dans ce domaine, prévoit une économie d'environ 1,25 millions de TEP, soit en moyenne 300 mille TEP par an et une réduction de 220 millions de dinars (MD) de la subvention de l'Etat. Les orientations principales de ce programme sont la consolidation de l'efficacité énergétique dans le secteur industriel, la certification énergétique des équipements électroménagers, l'utilisation des technologies de la cogénération par l'installation d'unités de production d'une capacité de 50 MW aux environs de 2008 et de 60 MW supplémentaires aux environs de 2011, ainsi que l'utilisation du gaz naturel dans les secteurs industriels et de l'habitat.