La réduction du chômage dans le contexte tunisien requiert une accélération de la transformation structurelle de l'économie vers une économie à forte valeur ajoutée, employant de la main d'œuvre hautement qualifiée. Pour cela, une intégration avec les marchés mondiaux approfondie, une adaptation à l'innovation et la technologie plus poussée et une réinsertion et formation professionnelle des travailleurs dans les secteurs traditionnels seront primordiaux. Ces réformes centrales ne seront cependant efficaces que dans un environnement favorable et adapté. Ces réformes d'accompagnement incluent une gouvernance économique améliorée, des réformes du secteur de la finance et un meilleur marché du travail. Ce dernier inclus des politiques actives du marché du travail, un programme d'appui aux revenus renforcé afin de favoriser la mobilité et l'investissement dans les services sociaux. Le secteur de l'éducation devra nécessairement offrir des réponses plus adaptées aux besoins d'un marché du travail amélioré. En effet, le secteur de l'emploi en Tunisie est marqué par un taux de chômage relativement élevé des jeunes et notamment parmi les diplômés de l'enseignement supérieur, par un niveau insuffisant de réactivité et d'adaptation aux mutations locales et internationales, un ciblage non parachevé des régions, des secteurs et des catégories prioritaires et un déficit de synergie entre les divers opérateurs institutionnels, privés et associatifs, concernés par le secteur de l'emploi et du travail indépendant. Dans ce contexte, les politiques actives de l'emploi jouent un rôle primordial dans la régulation des dysfonctionnements survenus ou à venir, au niveau du marché de l'emploi et ce, en permettant d'opérer un meilleur ajustement entre l'offre et la demande. Il importe de rappeler que l'année 2009 a été marquée par le versement de la deuxième tranche du septième programme triennal de majorations salariales et la majoration des salaires des employés dans les secteurs non soumis à des conventions collectives sectorielles ou à des statuts particuliers. A l'occasion de la célébration de la fête du travail, le Chef de l'Etat a annoncé un ensemble de décisions à savoir : l'augmentation du salaire minimum garanti dans les secteurs agricole et non-agricole indiquant que le gouvernement se chargera de déterminer le montant de ces majorations, après consultation avec les organisations socio-professionnelles concernées, la création des pôles d'excellence de formation professionnelle dans les activités porteuses en partenariat avec les professionnels et les institutions internationales de référence, afin d'améliorer la qualité de la formation dispensée, en prévision d'une co-diplomation spécialisée, l'élaboration d'un programme de création de pépinières d'entreprises au sein des centres de formation professionnelle, afin d'initier les candidats au lancement de projets et leur apporter soutien et assistance, la garantie de la restructuration, à l'échelle régionale, de l'Agence Tunisienne de la formation professionnelle pour assurer un meilleur encadrement des centres de formation, et les doter de modes de gestion évolués. En outre, il faut assurer la restructuration du Centre National de Formation des Formateurs et d'Ingénierie de la formation (CENAFIF), afin de l'habiliter à concevoir des programmes innovants, en phase avec l'évolution technologique répondant aux besoins des entreprises en hautes compétences professionnelles, soutenir les centres de formation professionnelle dans la réalisation du programme de formation à distance, au profit des travailleurs, pour les aider à développer leurs aptitudes et à obtenir des diplômes les habilitant à une promotion professionnelle et approfondir l'examen de toutes les hypothèses possibles et d'élargir le dialogue et la concertation, à ce sujet, dans la compréhension mutuelle et l'entente. Au cours du prochain quinquennat, le nombre des diplômés du supérieur atteindrait plus de la moitié des demandes additionnelles d'emploi. Cette évolution constitue un indicateur de modernité sociale et le fruit de "la démocratisation" de l'enseignement en Tunisie où l'ensemble des catégories sociales a profité de la gratuité de l'enseignement dans ses différents cycles. Par ailleurs, la Tunisie a appliqué le régime du SIVP, relatif aux diplômés des universités depuis 1987, afin de renforcer l'insertion de cette catégorie dans le marché de l'emploi. Dans le cadre de ce régime, est considéré un diplômé de l'enseignement supérieur tout bachelier ayant accompli avec succès deux années au moins auprès de l'un des établissements de l'enseignement supérieur. Le stage dure une année renouvelable à titre «exceptionnel» une seule fois, moyennant sa poursuite au sein du même établissement dans lequel le premier stage a été effectué et l'obligation à la charge de l'entreprise de recruter le bénéficiaire à la fin du deuxième stage. Il est du droit du même bénéficiaire du SIVP de tirer profit d'un «deuxième stage» auprès d'une deuxième entreprise autre que celle dans laquelle il a effectué le premier stage.