Même les millions de litres de brut se répandant dans le golfe du Mexique ont l'air de narguer le puissant président, incapable selon la presse américain, de prendre à bras le corps le désastre et de gérer la crise sociale qui s'en est suivie. Il se livre, pour s'en sortir, à un véritable exercice d'équilibrisme. Il balance entre son désir de jouer le rôle de conciliateur dans le conflit du Proche-Orient et sa détermination à ne pas incommoder le puissant lobby sioniste, faiseur de rois aux Etats-Unis. Faut-il condamner en termes énergiques le forfait perpétré par l'Etat hébreu sur un convoi humanitaire dans les eaux internationales, forfait qui ne souffre aucune contestation? Ou bien faut-il noyer le poisson dans l'eau et se voiler la face comme si de rien n'était au risque de porter un coup terrible à la crédibilité de celui dont toute l'humanité attend qu'il tranche le nœud gordien de cette triste affaire? Il aura faillu une semaine de tergiversations mentales pour qu'il accepte finalement, la mort dans l'âme, l'idée de la mise en place d'une commission d'enquête, non pas interne comme le réclame Israël, mais une commission internationale crédible et transparente. Faut-il souligner au passage que l'idée lumineuse de cette commission interne fait les choux gras de l'opinion publique mondiale. A-t-on vu un criminel se proposer pour diligenter une enquête sur un massacre dont il est l'auteur? Le ridicule ne tue plus en Israël si tant est qu'il n'y ait jamais tué. Malheureusement, l'exemple d'Israël prenant le reste des humains pour un ramassis de canards boiteux déteint sur l'approche d'Obama dans la gestion du conflit israélo-arabe. Nombre de gens en sont persuadés. Notamment ceux qui ont vibré, l'année dernière, aux accents fédérateurs du discours du Caire adressé à la communauté arabo-musulmane et au monde chrétien et qui n'y voient aujourd'hui que poudre aux yeux.