L''Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'agriculture (FAO) vient d'adresser un message aux pays riches à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation célébrée ce 16 octobre 2008. Pour marquer l'urgence de la situation, la Fao a publié des chiffres faisant état d'une situation alarmante dans le monde. Même si des récoltes record sont attendues cette année, des inquiétudes demeurent en raison de la crise financière. La situation alimentaire dans les pays pauvres d'Afrique et d'Asie n'a jamais été aussi préoccupante. Selon les derniers chiffres de cette organisation, plus de 900 millions de personnes, dont 75 millions de cas supplémentaires en 2007, souffrent de faim dans le monde. Près de 89% d'entre elles, soit 750 millions de personnes, vivent en Afrique et en Asie. Et la situation risque d'empirer à cause de la crise financière internationale actuelle. Des récoltes record sont, certes, attendues cette année. Dans son dernier rapport présenté ce mercredi, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) prévoit en effet une hausse de la production céréalière mondiale de 4,9 % sur un an en 2008, à 2,232 milliards de tonnes de grains. Mais la crise financière internationale vient assombrir les perspectives. Le danger reste réel.. D'abord, 36 pays situés pour la plupart en Afrique, doivent toujours recourir à l'aide extérieure pour nourrir leur population, en raison notamment des facteurs climatiques et des prix très élevés des aliments de base et de l'énergie. Déjà insuffisante, cette aide peut souffrir la situation d'incertitude qui prévaut actuellement en Occident. « Nous craignons, que les pays donateurs, en raison des engagements financiers qu'ils ont pris pour faire face à la crise financière, rechignent à honorer leurs engagements vis-à-vis des pays pauvres. La difficulté, c'est de convaincre les pays donateurs de faire des efforts supplémentaires, quand ils sont confrontés eux-mêmes à des difficultés et quand on leur dit que les récoltes seront bonnes cette année. Les risques du ralentissement de l'Economie mondiale, en d'autres termes les risques de récession, engendrés par cette crise financière internationale pourrait se traduire par une tendance au protectionnisme des pays producteurs. Cela signifie que ces pays, pour assurer leur propre sécurité alimentaire, vont vouloir fermer leur frontière ou réduire leurs exportations afin de constituer des stocks qui, à l'heure actuelle sont à des niveaux très bas. Conséquence : les prix des denrées alimentaires vont rester élevés. Les risques de spéculation ne doivent pas, non plus, être écartés. il ne faut pas oublier que la situation est grave aujourd'hui parce qu'on a désinvesti dans l'agriculture. Les gouvernements doivent faire l'agriculture une priorité en développant, entre autres, l'irrigation. Peut être, la promotion de l'agriculture familiale est « la seule solution pour lutter contre la faim dans le monde.