• Une étude européenne de Stepstone révèle que les réseaux sociaux ne sont pas vraiment efficaces pour recruter • Analyse des résultats de l'étude menée par StepStone en mars et en avril 2010 dans 8 pays européens (Allemagne, Autriche, Danemark, France, Pays-Bas, Suède…). Selon une étude européenne menée par Steptone, l'un des leaders en Europe de recrutement en ligne, plus de la moitié de personnes en recherche d'emploi utilise les réseaux sociaux pour trouver du travail, mais, seule une minorité postule effectivement par cet intermédiaire. En parallèle, près de 4 entreprises sur 10 utilisent les réseaux sociaux pour le recrutement, mais n'en tirent qu'un faible retour sur investissement. L'enquête dévoile que les entreprises se servent des réseaux sociaux essentiellement pour trouver et recruter des personnes qui correspondent aux profils recherchés. Vérifier les antécédents des candidats est la deuxième raison qui les pousse à s'en servir. – tandis que 60% des candidats n'apprécient guère qu'ils s'immiscent ainsi dans leurs vies privées. Poster des offres d'emploi sur les réseaux sociaux revêt une moindre importance. Cet argument n'arrive qu'en cinquième position des motifs d'utilisation d'un réseau social. Du côté des chercheurs d'emploi, moins d'un quart d'entre eux répondent aux offres d'emploi publiées sur ce type de support. Mon analyse en 4 points 1. Je ne suis pas surprise par les résultats de cette étude, les candidats et les entreprises abordent les réseaux sociaux avec une vision et des processus 1.0. Les réseaux sociaux exigent de l'investissement (du temps, une révision des méthodes de recrutement, une nouvelle approche en valorisation des talents). 2. Ces analyses gagneraient à préciser les termes de « réseaux sociaux » (le Web entier est un réseau), vie privée (souvent opposée à la vie professionnelle. Or, il y a deux axes privé/public et personnel/professionnel). 3. Plus généralement, une vigilance doit être portée sur les études européennes du recrutement. Tous les recruteurs européens ne se ressemblent pas. Les Italiens par exemple sont plus enclins à recruter sur les réseaux sociaux et se passent plus volontiers de la lettre de motivation. Tous les recruteurs ne sont pas RH. Dans l'étude par exemple, les services RH affirment avoir un ROI plus efficient avec les cabinets. Or, les cabinets utilisent les réseaux sociaux. 4. Et pour finir: être présent ne signifie pas être actif Observons en détail quelques statistiques Utilisation des réseaux sociaux par les candidats D'après l'étude les réseaux sociaux seraient plus des outils de divertissement que des outils de recherche d'emploi. 71% des candidats interrogés affirment avoir au moins un profil réseau mais 30% ne le mettent pas à jour et 15,5% ne les utilisent pas. 91% en ont une utilisation personnelle (renouer des liens avec des amis) et seulement 59% les utilisent à des fins professionnelles. Oui, aussi surprenant que cela puisse paraître la première utilisation des réseaux sociaux est le « reconnecting » et ce depuis l'avènement des réseaux en ligne. C'est d'ailleurs le premier conseil et la première étape de tous les utilisateurs: retrouver les personnes que l'on connait (collègues, copains d'école,amis,famille,etc.). Copain d'avant est à ce titre LE réseau social qui compte le plus d'abonnés. En revanche, je reste à la fois: • étonnée que l'on oppose encore une fois les termes « privée » et « professionnelle ». Comme si le professionnel n'avait pas de caractère privé ! Idem pour la sphère personnelle. • inquiétée par le fait que des candidats jugent de l'intérêt d'un outil sans le pratiquer (30% affirment ne pas mettre à jour leur profil dont 15,5% disent ne plus l'utiliser). Une inscription ne suffit pas à générer des opportunités. No pain no gain. Le ROI se mesure dans le temps et avec une activité régulière on/off-line. Outre les success story, il faut près de 3 à 5 ans pour construire un réseau solide qualifié de personnes susceptibles de vous recommander. Utilisation des réseaux sociaux par les recruteurs 46% des entreprises interrogées (tous secteurs confondus) sont présentes sur les réseaux sociaux. Les réseaux séduisent avant tout les services RH (73%) et marketing (46%). Mais ils utilisent les réseaux sociaux parce qu'il s'agit d'une méthode de communication à la mode (64,1%) peu coûteuse (63,6%). Les entreprises non présentes dans les réseaux sociaux affirment principalement que c'est parce que cela ne fait pas partie de leur stratégie de communication (58%) ou invoquent le manque de connaissances et d'expérience ou encore la difficulté à contrôler l'information … et le temps Le recrutement semble être le motif principal de l'adoption des réseaux sociaux en entreprise; suivi de près par la marque employeur et l'encouragement au networking. La relation client est encore en retrait. Les réseaux sociaux sont utilisés principalement par les services RH quotidiennement ou une fois par semaine soit pour rechercher des candidats (73%) ou pour contrôler les profils (71%). Ce qui ne rassure pas les candidats (60%) Le retour sur investissement « Les utilisateurs journaliers ont un taux de réussite 50 % supérieur par rapport aux recruteurs utilisant les réseaux sociaux une fois par semaine uniquement. 17% des utilisateurs des réseaux sociaux en entreprise en font usage une à deux heures par jour. » « 59% des sociétés utilisent les réseaux sociaux pour poster des offres d'emploi alors qu'uniquement 22 % des chercheurs d'emploi répondent aux offres d'emploi postées sur un réseau social. » Les sites emplois et les cabinets sont plus efficaces que les réseaux sociaux qualitativement (adéquation profil) et quantitativement (volume candidat). En fait, les réseaux sont perçus comme un outil complémentaire.
En effet, ces résultats ne me surprennent pas. Ma première remarque concerne les termes utilisés dans cette étude. De quels réseaux sociaux parle-t-on ? Pour 9 personnes sur 10, les réseaux sociaux c'est facebook. Or, aujourd'hui, le web tout entier constitue un réseau social. Youtube en est un, de même que Flickr, un site de partage des photos. Et aujourd'hui, tous ces réseaux, sociaux et professionnels, servent avant tout de reconnecting, c'est-à-dire le fait de rechercher des personnes que l'on connaît. Leur raison d'être est de déclarer : « je suis là et voilà ce que je fais et où j'en suis. » être présent sur le web, ce n'est pas forcément être actif