● Internet et les réseaux sociaux prennent de plus en plus d'importance dans le marketing touristique? ● E-tourisme au service d'une nouvelle image de la Tunisie ?... Les moyens de promotion du secteur touristique ne cessent de se diversifier: Internet et les réseaux sociaux prennent de plus en plus d'importance dans le marketing touristique. La première édition d'«E-tourisme2010», s'est tenue récemment, sous le thème: «Technologies numériques au service du tourisme: importance de l'Internet». Ce séminaire est animé par des experts spécialistes d'économie numérique et de marketing, à travers des ateliers consacrés aux comportements des consommateurs de produits touristiques, à leurs nouvelles attentes et à l'utilisation des réseaux sociaux pour la promotion touristique. Le ciel ouvert tunisien laisse les opérateurs perplexes. Trop souvent repoussé, il doit en plus se frayer un passage entre les surcapacités aériennes et la baisse de fréquentation sur des marchés majeurs. En Tunisie, ce secteur qui a un poids stratégique dans l'économie nationale devrait renforcer encore plus son investissement dans les nouvelles technologies pour affirmer son positionnement sur les échelles nationale et internationale. Si des hôtels et des compagnies aériennes se lancent dans la vente directe, via Internet ou autres applications, cela concernera la clientèle d'entrée de gamme et les clubs. C'est l'arlésienne, qu'est ce ciel ouvert tunisien. D'abord prévu pour 2007, suite aux accords passés entre le gouvernement et la Communauté Européenne, il a été successivement fixé en 2009, puis repoussé en janvier 2011, et voilà qu'on l'annonçait désormais pour janvier 2012. Chez Tunisair, on parle effectivement de novembre 2011, «comme prévu, d'ailleurs». L'affaire se fera, bien sûr, puisque le gouvernement tunisien s'y est engagé il y a maintenant plus de 5 ans. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est que sa mise en œuvre semble extrêmement difficile. Vers une guerre des prix?... Il faut dire qu'elle ne fait probablement pas plaisir aux compagnies aériennes qui desservent déjà la Tunisie au départ de l'Europe. Pour Hosni Djemmali, le P-dg du groupe «Sangho», ce serait «relancer la guerre des prix» en multipliant les concurrents sur un marché où «l'on constate de façon récurrente des surcapacités aériennes». «Encore faudrait-il que les Low Cost intéressées par la desserte tunisienne fassent mieux que Transavia, Nouvel Air, Aigle Azur ou Tunisair, qui font à la fois de la ligne régulière et du charter», renchérit Mourad El Khallel, le directeur général de «Gamma Travel Services», en rappelant que, sur Djerba, il y a tout de même 14 vols hebdomadaires. Mourad Khallel, expert en tourisme enchaîne «la Tunisie ne donnera pas la moindre subvention aux Low Cost qui tenteraient leur chance». Or c'est là la pierre angulaire de leur modèle. Le Maroc et la Tunisie... Même si l'ouverture du ciel rappelle à tout le monde l'exemple marocain, le risque de voir la clientèle échapper aux TO n'effraie pas grand monde. Dans ces conditions, inutile de se faire peur. Ce ciel ouvert arrive au mauvais moment!... C'est du moins l'avis des TO spécialistes de la destination, quelle que soit leur taille. En se référant souvent à l'ouverture du ciel marocain, «L'hébergement n'est pas le même dans les deux pays», insiste Mourad El Khallel, «Au Maroc, à côté des grosses enseignes, il y a une offre Ryad qui permet les courts séjours, tandis qu'en Tunisie, ce produit n'existe pratiquement pas». «Et puis les aéroports tunisiens sont éloignés des hébergements», précise-t-il, ce qui complique les choses pour la clientèle résidentielle ou pour celle des «short-breack»; ce sont eux qui font le bonheur des Low Cost et des hôteliers marocains. « Au Maroc, on achète un vol puis on choisit son hébergement, tandis qu'en Tunisie, vous choisissez l'hébergement et vous achetez l'aérien qui va avec». «Contrairement à Marrakech, les hôteliers tunisiens n'ont pas la culture du yield », prévient Bruno Arbonel, le nouveau Pdg de Méditrad, « Et les grosses structures tunisiennes peuvent difficilement s'individualiser à la vente. » Bien sûr tous conviennent que ce ciel ouvert peut développer le tourisme tunisien. Avec 700 000 Allemands en moins depuis l'attentat de Djerba, avec la baisse de la fréquentation française également, «Il faut bien remplir les hôtels» confie Mourad El Khallel. «L'hôtellerie tunisienne souffre depuis quelque temps», insiste également Colette Viera Da Silva, la directrice de Croisitours. «Elle pourrait donc essayer de vendre en direct, via internet, par exemple, mais cela semble paradoxal avec une volonté de monter en gamme qu'elle affiche depuis la nouvelle classification des établissements et les incitations financières du gouvernement pour la rénovation du parc hôtelier». «La Tunisie ferait mieux de réfléchir à ses produits» «La Tunisie ferait mieux de réfléchir à ses produits plutôt que de susciter une augmentation de l'offre aérienne!». Selon la directrice de Croisitours, l'ouverture du ciel pourrait toutefois «Etoffer la vie nocturne des stations telle que Djerba, quand, le soir après huit heures, il n'y a guère de choses à faire en dehors de l'hôtel ; contrairement au Maroc où des villes comme Marrakech multiplient les événements». En tout état de cause, même si l'ouverture du ciel rappelle à tout le monde l'exemple marocain, le risque de voir la clientèle échapper aux TO n'effraie pas grand monde. Pour la directrice de Croisitours, le positionnement haut de gamme de son TO, avec des paniers moyens de 1 800 à 2200€, le protège de ce genre de risque: «Si des hôtels et des compagnies aériennes se lancent dans la vente directe, via Internet ou autres applications, cela concernera la clientèle d'entrée de gamme et les clubs». Certains y voient même un bénéfice potentiel pour les spécialistes de la Tunisie. «Plus d'offre aérienne implique moins de pression sur nous, surtout du côté des gros opérateurs industriels», considère-t-elle avec placidité, «Nous aurons plus d'espace et nous profiterons à plein des fortes relations que nous avons tissées avec les hôteliers en 60 ans de présence sur le marché». Dans l'ensemble finalement, ce ciel ouvert provoque surtout la perplexité. «L'Open Sky est une bonne chose;» conclut Hosni Djemmali le patron de Sangho, «mais cela ne changera pas le tourisme tunisien». Les TO ne perdront pas de clients, mais la Tunisie pourrait bien en trouver de nouveaux, surtout en Allemagne et en Grande-Bretagne où l'ouverture du ciel aura plus d'impact qu'en France». En revanche, selon lui, «La Tunisie ferait mieux de réfléchir à ses produits plutôt que de susciter une augmentation de l'offre aérienne!».