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Cap sur la valeur et le bonheur
Publié dans L'expert le 11 - 04 - 2011

Tout repose sur un objectif essentiel du processus démocratique que vit notre pays: il s'agit de libérer les mentalités. Des mentalités obscurcies par de longues années de chape de plomb. La réussite du processus en dépend fortement. Notre pays semble s'y engager fermement!

La libération des mentalités c'était l'un des objectifs majeurs que s'était tracé Bourguiba au lendemain de l'indépendance. Il ne suffisait pas de nettoyer le sol de la patrie de toute présence étrangère, il ne suffisait pas de disposer de l'autonomie décisionnelle, notamment en matière de gestion des affaires politiques du pays, il ne suffisait pas que le peuple se sente maître de son destin. Encore faut-il que le citoyen puisse se sentir aérien, léger, mû par une pulsion qui le pousse sans cesse de l'avant dans les espaces illimités du progrès aussi bien matériel que moral ou culturel. Bref se débarrasser des résidus délétères de l'obscurantisme, du passéisme et de la passivité, des préjugés qui engluent la conscience jusqu'à en faire la dépositaire de toutes les aliénations, les arriérations et les inerties, c'était cela l'enjeu majeur de la conquête de la modernité. Et c'est pour cela que Bourguiba a entrepris une grande œuvre d'assainissement des esprits après avoir réconcilié le Tunisien avec son compatriote dans une forte symbiose des cœurs.

Mais cette conquête de la modernité, cette marche vers l'accomplissement de soi n'a pas pu se poursuivre parce que les exigences de la démocratie – notamment la liberté et le respect de la différence – n'ont pas été prises en compte. Et l'équation politique de foirer parce qu'elle a perdu un de ses termes, faute de clairvoyance de la part du Leader et aussi à cause de la montée chez ce dernier d'un égo qui allait s'enflant. Elle a perdu la liberté, ressort miraculeux et nourriture essentielle de l'imagination créatrice. Ses acquis remarquables réalisés dans le domaine de la condition de la femme, l'éducation, l'ouverture sur et au monde, un rayonnement diplomatique d'une grande pertinence, se sont peu à peu dévertébrés jusqu'à l'épuisement. Et ce fut la parenthèse noire d'une des périodes les plus désolantes de notre histoire trois fois millénaire. Une période qui a débuté un certain 7 novembre s'est close un 14 janvier, étouffant dans ses rets le cours de l'aventure humaine, la belle aventure humaine, porteuse des forces de progrès vers l'objectif de valeur et de bonheur auquel tout citoyen aspire dans son for intérieur.

En cette aube nouvelle, il faut entamer une authentique œuvre de subversion, non pas la subversion destinée à dévaloriser le réel en mêlant le négatif et le positif de sorte que s'instaure un désordre durable, mais une subversion qui se propose d'élargir le champ de la conscience à la recherche d'une vie fondée sur une apaisante transformation de l'existence au profit de soi et, aussi, au profit de toute la collectivité. C'est cela la véritable libération des mentalités.

Comment traduire ce projet exaltant sur le plan du vécu? Comment traduire cela au niveau de nos rapports avec l'Autre, de nos relations politiques professionnelles, du combat syndical, du militantisme associatif, etc.?

La nécessité d'une purge interne
C'est en cela que doivent résider les véritables acquis de la Révolution, au-delà de toute réponse aux revendications sociales, économiques, culturelles qui peuvent émaner de tel ou tel groupe, ou parti ou individu. Tant que les mentalités n'ont pas été l'objet d'une véritable métamorphose alchimique (transformation de toutes les pensées en pépites d'or, de tous les projets en actions de liberté, toutes les paroles en sésame de paradis, etc.), tant que cela n'a pas été accompli, on ne peut parler de révolution. On aura beau faire, on n'aura pas accompli le saut vers un lendemain meilleur.

La purge interne qui doit être menée dans cette perspective doit cibler avant tout la conscience de nos pensées, de nos paroles et de nos actes. C'est une entreprise de purification et d'éveil permanents permettant de faire avorter dans l'œuf toute incursion des forces du mal dans nos cerveaux. La tentation qu'exercent les sirènes du mal ont une grande capacité de maléfique séduction. Donc une grande capacité de nuisance. Lisons l'Histoire à ce sujet: elle est très instructive, sur un phénomène que l'on peut appeler le retour de conscience. Que veut dire ce terme? Si nous avons commis un délit ou un crime, c'est que nous avons jeté auparavant par-dessus bord tout appel de notre conscience, obnubilés par le gain hâtif que l'on escompte de tel ou tel acte.
Restaurer le primat de la conscience en nous c'est se prémunir contre tout risque de dérapage et donc se comporter dans un sentiment de confiance en soi, la vraie, celle qui réoriente le progrès en direction de la justice et de l'humain.

La culture de la concession
Et là, nous pouvons aisément nous transférer au niveau de l'Autre. De la conscience de l'Autre. Et comprendre ses motivations, l'univers dans lequel il évolue, les aspirations qui le traversent. Le père de Gatsby le magnifique, le héros du roman-culte de Scott Fitzgerald, donnait ce conseil à son fils: «Quand tu auras envie de critiquer quelqu'un, songe que tout le monde n'a pas joui des mêmes avantages que toi». C'est là un conseil qui peut s'appliquer à toutes les circonstances de la vie, des plus anodines aux plus marquantes. Et c'est à ce moment-là que l'on peut souffrir ensemble ou se réjouir ensemble. Et que l'on peut donc entamer le dialogue et faire jouer le déclic qui libère l'individu de toutes les pesanteurs qui l'empêchent de mettre le pied dans la plénitude de l'engagement humain. De l'engagement dans les véritables causes qui méritent que l'on y consacre son énergie.

Cela demande un effort quelquefois douloureux, assurément difficile, parce qu'il nous induit à faire prévaloir l'intérêt général sur l'intérêt partisan. Il n'est pas aisé de tirer un trait sur ce qui nourrit nos ambitions personnelles et nous pousse à les satisfaire quel qu'en soit le prix. Cela aussi nous induit à ancrer en nous ce que l'éminent Iyadh Ben Achour a appelé joliment, lors d'une récente réunion de l'Instance supérieure de réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, la «culture de la concession». Culture qui a permis de surmonter bien des difficultés et de concilier quasiment des inconciliables. C'est là d'ailleurs une excellente introduction à la compréhension et à la maîtrise du jeu institutionnel, lequel jeu peut présenter au citoyen lambda un visage qu'il ne peut décoder.

Donc résumons-nous. Le postulat est d'écarter dès le départ tout germe de violence endogène ou exogène. Cela se fait en mettant en sacre la conscience de soi et, dans une deuxième étape, d'établir des rapports d'osmose avec la conscience de l'Autre. Une fois le dialogue entamé, il faut décliner l'art de la concession afin de faire réussir ce dialogue. Voilà la meilleure voie pour que nous puissions changer nos mentalités et acquérir ce réflexe démocratique qui nous manque tant.


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