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A propos de l'identité nationale
Publié dans L'expert le 12 - 04 - 2011


Vers une polémique inutile et mal venue
Au-delà de l'effervescence démocratique que vit le pays, on peut percevoir les frémissements du réveil d'un sujet qui peut ajouter à la confusion ambiante : à savoir l'identité nationale. Le réveil de ce débat qui a fait flores dans les années 70 s'impose-t-il réellement? Constitue-t-il une urgence en prévision de l'élaboration d'une nouvelle Constitution? Eléments de réponse.

Alors que, partout dans le pays, l'on s'affaire à résoudre des problèmes cruciaux tels, que la situation sécuritaire, l'émigration, l'emploi, le pouvoir d'achat du citoyen, etc. alors que l'on s'active avec force discours, écrits et cris d'alarme à dénouer les entraves qui gênent le processus démocratique, alors que tout semble menacé par le spectre de la discorde, certains exhument la question délicate de l'identité nationale.
Quand on évoque ce concept, on ne peut s'empêcher de penser à un thème qui fait actuellement débat en Occident et qui est porteur de risques de graves dérives. C'est le thème de l'opposition des civilisations, dont on voit un prolongement dans un tumulte qui divise la France et qui trouve écho sur la rive sud de la Méditerranée: à savoir l'identité nationale française. Cet écho s'explique par le fait que ledit débat renvoie à la présence de l'Islam en France, présence qui est perçue par une partie de l'opinion française comme une sorte d'invasion d'ordre culturel et cultuel dans l'un des bastions de la Chrétienté.
Au-delà de l'instrumentalisation du thème puisque, en France, a déjà démarré – pas officiellement mais officieusement – la campagne en prélude, à la future campagne électorale pour la présidence de la république, au-delà donc de cet instrumentalisation, il se profile une sorte de projet d'exclusion à l'endroit de la religion du Prophète considérée au niveau de la France profonde comme une malfaisante excroissance qu'il faut éradiquer coûte que coûte. Ce qui peut-être choque le plus dans ce regard et qi rend amers les musulmans, c'est que, à l'exception des fanatiques illuminés qui trahissent la lettre et l'esprit du Coran, il y a une dynamique qui traverse le monde musulman dont le but est de favoriser la compréhension entre les deux aires et de renforcer l'interaction et les échanges entre civilisations. Les musulmans sont désireux de poursuivre cette dynamique dans le cadre d'un dialogue afin que tous les hommes, de concert, consacrent leurs énergies, leurs temps, leurs compétences et leurs ressources au développement, à la paix et au progrès civilisationnel, loin de tout préjugé, de tout complexe et des interprétations figées des paroles divines.

A l'exemple de l'Imam Sahnoun
La Tunisie s'inscrit dans cette vision enrichissante, apaisante, qui considère que les musulmans, les chrétiens et les juifs, sont tous les enfants d'Abraham. Elle prône avec force la vertu de la tolérance, de l'ouverture à l'Autre, de sa reconnaissance; elle exalte les valeurs humaines suprêmes tout en se rendant compte de l'existence d'entraves générées par l'extrémisme, lequel n'est pas l'apanage du monde musulman, se nichant aussi dans les mondes chrétien et juif et même en d'autres confessions comme l'hindouisme. Ces convictions habitent nos cœurs. Et cet immense acquis ne date pas d'hier. Le Kairouan de l'Imam Sahnoun, nous en donné l'exemple, il y a plusieurs siècles. Sa vision éclaire l'Islam d'une lumière humaine et humaniste. Et c'est pour cela que la composante religieuse de notre personnalité s'est enracinée si vigoureusement dans nos tréfonds que l'on s'étonne qu'elle puisse surgir dans l'actuel contexte, le contexte d'un cheminement démocratique auquel la totalité du peuple tunisien souscrit non sans ferveur.
Ceci dit il n'y a pas que la composante spirituelle dans l'équation de notre personnalité. Il y a aussi les composantes ethniques et linguistiques. Sommes-nous des Arabes? Quelle place doit occuper la langue arabe dans notre lexique culturel? Ce sont là deux questions qui semblent interpeller notre conscience nationale et dont, là aussi, on a le droit de s'étonner que certaines gens les fassent figurer dans leurs questionnements.
Il y a tout d'abord le socle berbère. Tout le monde en convient. Il y en a de beaux restes au Maroc et en Algérie. C'est moins évident en Tunisie du fait qu'il ait assimilé les différents apports étrangers au point qu'il s'y est dissous, ne se justifiant plus que par quelques traditions culinaires, vestimentaires, lexicales et festives. Un animent on reconnait sa prévalence. Encore que l'on puisse formuler la question suivante: ce socle berbère, d'om vient-il lui-même? Est-il peut-être lui-même un intrus, un envahisseur comme ceux qui lui ont succédée? Et on peut ainsi remonter jusqu'à l'homme de Neandertal qui avait proliféré il y a des dizaines de milliers d'années en Europe occidentale? Quelques savants ont même émis l'hypothèse que l'élément berbère descendrait des fins fonds de l'Afrique subsaharienne.

Les Arabes un épiphénomène?
D'où l'hypothèse concernant l'africanité du Berbère qui fait s'écrier certains de nos compatriotes que nous ne serions pas Arabes mais Africains. Les Arabes, comme bien avant eux les Phéniciens qui fondèrent Carthage, seraient donc des épiphénomènes venus du Proche et Moyen-Orient, dont la greffe sur le socle ancien a réussi. Ce qui n'est pas le cas pour d'autres envahisseurs comme les Romains qui, bien qu'ils aient enrichi cette terre d'Ifriquiya par de superbes réalisations architecturales, urbanistiques, littéraires, religieuses (par exemple l'œuvre admirable d'un Saint Augustin), ont fini par être rayés de la carte et après eux leurs successeurs les Byzantins, du fait l'afflux des Arabes. Lequel afflux a été lui-même minimisé par certains historiens qui ont affirmé que le peuplement arabe s'était limité à quelques dizaines de milliers d'individus.
N'oublions pas dans ce décompte l'apport éphémère des Vandales, tribu germanique, des Ottomans dont la contribution au façonnement de notre personnalité est très consistante des Andalous qui ont conféré au paysage tunisien des leintes agrestes, musicales et architecturales du plus beau des effets. Et puis il faut aussi reconnaitre la permanence de l'influence française encore vivante et vivace plus de 60 ans après le retour des colons en septentrion.
Que faut-il penser de tout cela? Du point de vue du savant, toutes ces constatations ont une grande valeur. Mais pour l'homme de la rue, notre arabité ne fait aucun doute. Et il a raison dans la mesure où l'influence des Arabes dure depuis près de 14 siècles, que l'empreinte de l'Islam dont ils ont été les propagateurs zélés n'a jamais faibli et que l'impact de la langue et la culture arabe est profondément grave dans notre vécu quotidien et dans notre patrimoine littéraire.
Ce sont là quasiment des faits têtus, qui ne sauraient souffrir de véritable contestation. La Tunisie est bien un pays dont l'arabe est la langue et dont l'Islam est la religion. Et même dans le cas où ces deux données n'étaient pas inscrites dans le texte de la Constitution, même si le terme de laïcité y figurait, cela ne changerait rien à la réalité des choses. Alors pourquoi s'embarquer dans des polémiques relatives à ces sujets, alors que d'autres urgences capitales sonnent aux portes du pays? Que cherche-t-on à travers le rappel brusque de ce débat relatif aux attributs de notre identité si ce n'est de semer une certaine zizanie dans la réflexion à mener sur les vrais objectifs du processus révolutionnaire? Vigilance, vigilance, vigilance! Il y va de l'avenir de la démocratie dans notre pays.


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