La dynamique plurielle née depuis un peu plus de deux mois, avec tout ce qui l'a accompagné de repositionnements partisans, de mouvements conceptuels, d'analyses et de marketing politique, n'a pas su ménager sa monture et s'est vite trouvée entraînée dans une dialectique qui risquerait de donner le tourniquet à tout un chacun intéressé de près ou de loin à l'avenir politique du pays. A une première étape de course hyper rapide pour la constitution de partis politiques, l'on nous plonge dans le bain des débats sur la laïcité, précédés de peu par l'affirmation du rôle et du statut de la femme… Sans omettre la constitutionnalité des lois, la légalité de la constitution, le bien-fondé de la création de commissions d'enquêtes, la dissolution de l'ex-RCD, les arrestations de certains hauts responsables du régime déchu… Et comme si tout cela ne suffit pas dans un laps de temps record, nous voila placé devant un nouveau casse-tête nommé «Charte républicaine», à laquelle appellent plusieurs parties des composantes politiques et de la société civile… Comme si chacun se méfie de l'autre… Comme si l'on a peur d'être victime d'un sale tour, d'un croc-en-jambe ou d'une supercherie. Ne vaudrait-il pas mieux attendre la nouvelle Constitution, la prochaine Constituante, les prochaines échéances électorales? Mettre la charrue devant le bœuf ne profite à personne.