Dans un contexte de préoccupations croissantes autour de la protection des mineurs en ligne, plusieurs pays européens, dont la France, la Grèce et l'Espagne, ont présenté vendredi à Luxembourg une proposition commune visant à limiter l'accès des enfants aux plateformes de réseaux sociaux. Objectif : établir un âge de majorité numérique à l'échelle de l'Union européenne et renforcer la régulation du contenu potentiellement dangereux. Un encadrement européen de l'usage numérique des mineurs Face à l'explosion de contenus à risque sur les réseaux sociaux — cyberharcèlement, désinformation, discours de haine — la question de la protection numérique des enfants devient centrale pour les responsables politiques européens. Lors d'une réunion ministérielle tenue au Luxembourg, la Grèce, avec le soutien actif de la France et de l'Espagne, a soumis une initiative pour organiser et réglementer l'utilisation des plateformes numériques par les mineurs. Selon le ministre grec du numérique, Dimitris Papastergiou, « l'Europe doit agir rapidement et de manière appropriée ». Son homologue française, Clara Chappaz, ministre déléguée au numérique, a déclaré : « Nous avons une opportunité que nous ne pouvons pas manquer, et c'est ce que je suis venue dire à la Commission européenne aujourd'hui. » Un âge de majorité numérique en ligne de mire Au cœur de cette initiative : la fixation d'un âge minimum européen pour accéder aux réseaux sociaux, en dessous duquel le consentement parental serait obligatoire. Si certains pays appliquent déjà des réglementations similaires au niveau national, la proposition vise à harmoniser les règles à l'échelle de l'UE, pour éviter les disparités et renforcer l'efficacité des mesures. Le projet a d'ores et déjà reçu un écho favorable. Le Danemark, qui prendra la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne en juillet 2025, a promis de faire de cette question une priorité de son mandat. Des plateformes dans le viseur des autorités européennes Cette initiative reflète une pression croissante sur les géants du numérique pour qu'ils assument une plus grande responsabilité en matière de protection des utilisateurs les plus jeunes. Si la mise en œuvre d'un âge numérique commun pourrait exiger des adaptations techniques complexes, elle pourrait aussi marquer un tournant dans la gouvernance numérique européenne. Une tendance mondiale à surveiller Cette mobilisation européenne s'inscrit dans une tendance plus large : plusieurs pays à travers le monde, dont les Etats-Unis, envisagent également des lois similaires pour mieux encadrer l'accès des mineurs aux contenus numériques. La question devient donc une priorité internationale, à l'heure où les risques psychologiques liés à l'hyperconnexion des jeunes sont de plus en plus documentés. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!