Le président de la Chambre nationale des bijoutiers, Hatem Ben Youssef, a révélé, dans une déclaration à Tunisie Numérique ce mardi 8 juillet 2025, une forte baisse du pouvoir d'achat des Tunisiens en matière d'or, avec un recul estimé à près de 70 % de la demande. Il a expliqué qu'un citoyen qui achetait autrefois environ 100 grammes d'or par an, ne dépasse aujourd'hui que 20 ou 30 grammes, s'il en a encore les moyens. Saison des mariages... et l'or devenu un rêve lointain À l'occasion de la saison des mariages, Ben Youssef a noté un changement profond dans les traditions nuptiales, soulignant que la mariée n'est plus en mesure d'acheter des pièces en or blanc ou jaune comme c'était l'usage. Ces bijoux sont devenus aujourd'hui un rêve difficilement accessible. Il a précisé que ce qu'on appelle communément la « parure » de la mariée, qui pesait autrefois entre 30 et 40 grammes, ne dépasse plus aujourd'hui les 15 grammes à cause de la flambée des prix. L'achat à crédit n'est plus une option Ben Youssef a ajouté que ce qui complique encore davantage la situation pour les Tunisiens, c'est l'impossibilité désormais d'acheter de l'or à crédit. Cette pratique est devenue impossible en raison de la hausse continue et rapide des prix. Il a insisté sur le fait que la vente d'or à tempérament est aujourd'hui irréalisable, d'autant plus que la majorité des clients tunisiens préfèrent l'or 18 carats, plus onéreux. Regarder au lieu d'acheter... à cause de la chute du dinar Il a également indiqué que certains citoyens se contentent désormais de regarder les vitrines des bijouteries, sans pouvoir acheter, en raison de ce qu'il a qualifié de « hausse excessive » des prix, qu'il impute principalement à la dépréciation du dinar tunisien face au dollar. Ce contexte a entraîné une chute spectaculaire des ventes, passant d'environ 2 kilos d'or vendus par semaine à moins de 200 grammes actuellement. Fermeture du Bureau de garantie : une « catastrophe majeure » pour le secteur Le président de la chambre a aussi souligné que la crise du secteur s'est aggravée avec la fermeture du Bureau de garantie, laboratoire chargé de certifier le titre de l'or et d'apposer le poinçon légal moyennant des taxes. Il a qualifié cette décision de « catastrophe majeure » qui pèse aussi bien sur les professionnels que sur les consommateurs. Prix de l'or : une stabilité prudente malgré les crises mondiales Concernant les prix, Ben Youssef a précisé que le gramme d'or 18 carats, le plus prisé sur le marché tunisien, ne se vend pas actuellement à moins de 300 à 320 dinars. Malgré les tensions politiques et les conflits internationaux, il a estimé que les prix connaissent un certain niveau de stabilité depuis près de deux mois. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!