L'Egyptien Ayman Al-Dhaouahiri, qui a succédé à Oussama Ben Laden à la tête d'Al-Qaïda, appelle les Tunisiens à défendre la charia (loi coranique) malgré la promesse faite par le parti islamiste modéré au pouvoir Ennahda de ne pas l'imposer. Dans un enregistrement sonore diffusé sur plusieurs sites Internet islamistes, l'émir d'Al-Qaïda déclare qu'Ennahda, qui dirige la coalition au pouvoir avec deux petits partis laïques, s'était renié et avait trahi la religion. “Ils sont en train d'inventer un Iislam acceptable aux yeux du département d'Etat américain, de l'Union européenne ou des 2pays du Golfe”, fait-il valoir. Un islam qui autorise les casinos, les plages naturistes, les taux usuraires des banques, des lois laïques et la soumission au droit international.” “Venez en aide aux coutumes de votre Prophète et n'acceptez aucune substitution à la charia”, a-t-il conclu. Même si les islamistes tunisiens n'ont pas joué un rôle déterminant dans le renversement du régime de Zine El Abedine Ben Ali, le débat sur la place à donner à la religion dans le gouvernement et la société fait rage en Tunisie. Ennahdha, qui domine l'Assemblée nationale Constituante élue dans la foulée du “printemps arabe” et le Gouvernement, a officiellement apporté son soutien en mars au maintien du premier article de la Constitution, qui stipule que “la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son régime la République”. Le maintien de cet article a été interprété comme une fin de non-recevoir aux islamistes qui réclamaient l'inscription de la charia comme principale source de législation dans la Constitution.