Sur Facebook une publication affirmant que les employés du secteur privé ne peuvent plus obtenir de prêts personnels a créé polémique. Cette information a suscité l'inquiétude de nombreux travailleurs en dehors de la fonction publique. Toutefois, après vérification auprès de sources officielles et spécialisées, cette affirmation s'avère partiellement trompeuse et ne reflète pas fidèlement la réalité du système de crédit en Tunisie.
À ce jour, aucune décision officielle n'interdit aux salariés du secteur privé d'accéder à des prêts personnels. En réalité, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), qui couvre les employés du secteur privé non agricole, continue d'accorder des crédits sociaux personnels sous certaines conditions. L'emprunteur doit notamment être affilié régulièrement à la CNSS depuis au moins deux ans, percevoir un salaire stable, et ne pas dépasser un taux d'endettement de 40 % de son revenu net. Le montant maximum accordé peut atteindre 25.000 dinars tunisiens, remboursables sur une période maximale de trois ans, avec un taux d'intérêt avoisinant les 8,25 %. Ces prêts sont donc bel et bien accessibles aux salariés du privé respectant ces critères.
En parallèle, certaines banques privées tunisiennes ont effectivement suspendu depuis avril 2025 l'octroi de crédits à long terme, notamment les prêts immobiliers dépassant les 15 ans. Cette décision n'implique pas une interdiction générale des prêts personnels ou à la consommation de courte durée. Les crédits à court terme, notamment ceux destinés à la consommation ou aux urgences personnelles, restent en principe accessibles, bien qu'ils puissent être soumis à des conditions plus strictes ou à des analyses de solvabilité plus rigoureuses.
Dire que les employés du secteur privé ne peuvent plus obtenir de prêts personnels est inexact. Les prêts sociaux accordés par la CNSS sont toujours disponibles pour ceux qui remplissent les conditions, et les banques, malgré certaines restrictions récentes, n'ont pas suspendu l'ensemble des formes de crédit.