Rafik Abdessalem, ministre des Affaires Etrangères a tenu une conférence de presse le 8 août 2012, au siège du ministère, pour annoncer certains sujets importants qui étaient prévus, mais cette conférence ne s'est en rien distinguée des conférences précédentes. L'analyse de la procédure de nomination politique des diplomates à l'étranger Une question a été adressée à Rafik Abdessalem par TunisieNumérique portant sur la nomination politique des ambassadeurs et des diplomates tunisiens à l'étranger. Notons que la procédure de nomination doit respecter un calendrier précis, puisque le MAE adresse une demande qui contient les profils des candidats, par la suite la demande sera traitée par le pays concerné dans un délai qui peut aller jusqu' à 6 mois. D'autre part il faut presque la même période pour que le candidat agréé s'adapte à ses nouvelles fonctions. Donc en suivant cette analyse la nomination politique des ambassadeurs et des diplomates coïncidera avec la date des prochaines élections. Dans ce cas, deux questions se posent : le nouveau gouvernement tunisien va-t-il approuver les nominations politiques, et d'autre part, pourquoi le MAE ne propose-t-il pas uniquement des nominations parmi les personnels travaillant au sein du ministère du MAE, ainsi il n'aura pas d'objection par rapport aux nominations politiques. « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois » Rafik Abdessalem répond superficiellement à la question, il se justifie en se comparant à l'ancien régime qui faisait pire qu'Ennahdha selon lui. Comme si Ennahdha ne pouvait pas se dégager des habitudes de l'ancien régime et qu'elle ne pouvait que « limiter les dégâts » sans avoir le courage politique de rompre totalement avec les anciennes pratiques. De même, il ajoute que si le futur nouveau gouvernement n'apprécie pas ces nominations politiques (entre 15% et 20% du total des nominations), il pourra les modifier mais il devra le faire en se basant sur le critère du professionnalisme ! Le ministre des Affaires Etrangères fait-il du court terme ou du long terme ? Rafik Abdessalem a voulu donner l'impression qu'il est capable de gérer toute les situations au sein du gouvernement provisoire, et qu'il a essayé de donner une nouvelle image de lui-même celle d'un ministre assuré et confiant pour remplacer son image précédente de ministre accumulant les lapsus et les erreurs de gestion. Malgré les efforts fournis (avec un certain retard) pour dévoiler les dossiers de corruption, le ministre a montré encore une fois sa faiblesse face aux situations difficiles. En effet, il a donné l'image d'un responsable politique préoccupé essentiellement par le court terme, qui laisse au futur gouvernement la responsabilité de gérer le long terme.