Les Etats-Unis ont évoqué une possible intervention militaire en Syrie en cas de déplacement ou d'utilisation d'armes chimiques dans ce pays, où les combats entre rebelles et forces du régime ne connaissaient aucun répit, notamment à Alep. Washington a, par ailleurs, répété le lundi 20 août 2012 que le président Bachar al-Assad devait quitter le pouvoir, à la suite de propos ambigus et controversés du nouveau médiateur des Nations unies et de la ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, sur ce sujet. «Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement» en Syrie, a déclaré le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse. Mais «si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation», a-t-il ajouté. «Nous surveillons la situation de très près, nous avons mis sur pied un ensemble de plans et nous avons fait savoir de façon claire et nette à toutes les forces dans la région qu'il s'agissait d'une ligne rouge pour nous, et qu'il y aurait des conséquences énormes», a encore dit Obama. A Paris, le président français François Hollande a répété que toute solution politique en Syrie passait par le départ de Bachar al-Assad du pouvoir lors d'un entretien avec le nouveau médiateur international Lakhdar Brahimi, qui avait, lui, déclaré la veille ne pouvoir encore prendre position sur ce sujet. «Ce qu'il faut, c'est arrêter la guerre civile et ça ne va pas être simple», avait souligné sur France 24 le successeur désigné de Kofi Annan. La porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, est allée dans le même sens: «Nous ne croyons pas à la paix en Syrie avant qu'Assad ne parte et la fin de de l'effusion de sang. Nous serons très clair avec l'envoyé spécial Brahimi là-dessus», a-t-elle ajouté. «Ce qui se passe sur le terrain, ce sont des crimes terroristes qui visent le peuple syrien et qui sont perpétrés par des salafistes armés soutenus par des pays connus», a rétorqué le ministère syrien des Affaires étrangères en récusant le terme de guerre civile. Damas accuse régulièrement l'Arabie saoudite et le Qatar d'armer les rebelles. Sur le terrain, la fête musulmane du Fitr, qui célèbre la fin du jeûne du ramadan, était endeuillée par des combats meurtriers à Alep (355 km au nord de Damas), mais aussi dans la capitale. Le président syrien y avait effectué la veille une rare apparition publique dans une mosquée. Au moins 131 personnes, dont 57 civils, 37 soldats et 37 rebelles ont été tuées lundi, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui rapporte plus de 23 000 morts depuis le début de la révolte en mars 2011