Il devient évident que le ministère de l'intérieur traverse une période de grandes turbulences, et que de fortes dissensions déchirent deux camps adverses. Une guerre fratricide pourrait bientôt, opposer les cadres même d'Ennahdha, car il y a ceux qui pensent que la démission d'Ali Larayedh est inéluctable, un « mal nécessaire » comme ils le disent, et puis il y a ceux qui le défendent bec et ongles de peur que cette éventuelle éviction ne donne du crédit à l'opposition. Et dans le cas où un indépendant rafle la mise lors du prochain remaniement, il est très attendu que Ali Larayedh se charge d'un autre portefeuille ministériel. Les langues se délient et chacun y va de son commentaire, pour certains Habib Essid serait le plus à même d'occuper les responsabilités du ministère de l'intérieur, car il a réussi à serrer les rangs dans une période très difficile, seul obstacle: il à déjà servi sous Béji Caid Essebsi. Et chacun sait le combat acharné que se livrent Nidaa Tounès et Ennahdha. Dans lequel cas Habib Essid serait l'homme à abattre ou à sacrifier. Parmi les autres prétendants, circule le nom de Tahar Belkhodja. Cet homme est connu pour avoir fait partie de la garde rapprochée de Bourguiba et qu'il fût l'un des opposants les plus farouches à Ben Ali. Apprécié pour son intégrité, sa profonde maîtrise des rouages, il est très apprécié par les cadres du ministère. Cette grande ébullition esquisse-t-elle les contours des prochaines nominations?