Khamis Mejri, membre de la Jamaâ islamique en Tunisie, a sonné, lors d'une conférence de presse tenue au centre-ville de Tunis, « de façon trop voyante » la rupture entre Ennahdha et les groupes salafistes. Tout ce qui se voit de nos jours, côté déclarations et contre déclarations, va dans le sens d'une rupture consommée, mais la réalité du terrain fait soupçonner autre chose : Aucune confrontation entre les deux protagonistes. Des appels au calme de la part des Sheikhs. Tout d'un coup, les salafistes se transposent de péril en victimes de tout un système. Ennahdha s'affiche en « bourreau » de ces pauvres jeunes, pour plaire à l'opinion publique, voire internationale, et contre leurs convictions, semblent-ils vouloir déclarer. Le peuple entier, la classe politique et les défenseurs des droits de l'homme en tête, semble manifester une soudaine sympathie à ces groupes... En effet, Sheikh Khamis a appelé le peuple tunisien à « la désobéissance » envers le gouvernement dirigé par le mouvement Ennahdha et à ne pas l'aider dans ses travaux. Pour le Sheikh, ce gouvernement qui a renié ses principes et idéaux, notamment en matière d'application de la Chariaâ, ne mérite pas de gouverner un pays islamique. Par ailleurs, Sheikh Khamis, a mis en doute la thèse du décès des deux salafistes, Bechir El Golli et Mohamed Bakhti, grévistes de la faim, en rapport « uniquement » avec leur grève. « Une grève de la faim n'a rien à voir avec une hémorragie cérébrale », a-t-il dit. Ils auraient été tués à cause de la négligence de l'Etat et non pas à cause de la grève de la faim.