TunisieNumérique a eu un entretien au téléphone avec Me Nizar Senoussi, le porte parole du groupe de défense de feu Chokri bélaïd, qui a confirmé que, sur insistance du comité de défense, le juge d'instruction en charge de l'enquête sur le meurtre de Chokri Bélaïd, avait émis à deux reprises des convocations au nom d'Ali Larayedh, pour comparaître et donner son témoignage dans l'affaire. La première convocation date de plus d'un mois, alors que la seconde date d'à peu près dix jours. Mais dans les deux occasions, Ali Larayedh a ignoré les convocations, pourtant transmises de façon légale et selon les normes. Me Nizar Senoussi s'étonne de la part du chef de l'exécutif, d'une réaction pareille, alors même que le président provisoire avait répondu à la convocation qui lui est parvenue en rapport avec la même enquête. Me Senoussi est d'autant plus déçu de ces refus, qu'Ali Larayedh avait de tout temps, prétendu, même devant des médias étrangers, qu'il se mettait, ses services et lui-même, à la disposition de la justice dans le but d'aider à l'élucidation de ce meurtre. Ce refus de comparaître ne peut qu'amplifier le flou et le mystère qui entourent l'affaire du meurtre de Chokri belaïd, et laisse planer des doutes quant à l'implication des services de l'Etat d'une façon ou d'une autre dans cette affaire. D'autant plus qu'Ali Larayedh n'est pas sans se reprocher certaines prises de position contre le message qui était véhiculé par le défunt. Me Senoussi a précisé que, légalement, ce double refus devrait être suivi d'un rappel écrit, puis d'une amende, et en ultime recours, un mandat d'amener peut être émis à l'encontre de la personne qui persiste à se dérober de la justice.