Le gouvernement a décidé de passer outre le règlement intérieur des facultés en autorisant les étudiantes intégralement voilées à passer leurs examens. Normalement interdit à l'université tunisienne, le niqab va obligatoirement faire son retour. Marzouki de même que le ministre de l'Enseignement supérieur ont multiplié, ces derniers jours, les appels à assouplir les règlements qui prohibent le niqab. Ils ont même menacé de soumettre la question du voile à la faculté aux députés de l'ANC. Moncef Ben Salem a intimé fin avril aux universitaires «de laisser les étudiantes niqabées passer leurs examens en attendant d'étudier plus en profondeur la question, pour ne pas avoir à le regretter plus tard. Je pourrai être contraint, vraiment contraint, de soumettre la question du niqab aux députés pour trancher, a-t-il menacé». Le 16 mai, c'était au tour de Moncef Marzouki de rebondir sur le sujet. Après avoir déclaré que le courant salafiste faisait partie du tissu social tunisien, il a estimé que les étudiantes niqabées ne devaient pas être exclues des examens. Le débat sur le niqab se retrouve ainsi relancé par les soins de nos dirigeants, alors qu'il était tout entendu, surtout après le procès que vient de gagner le doyen de la faculté de La Manouba, contre des étudiantes voilées, alors que ce sont finalement les étudiantes qui avaient été condamnées le 2 mai dernier à deux mois de prison avec sursis par le tribunal.