Tout ne semble pas aller au meilleur des mondes à Nidaa Tounes. C'est du moins, ce que laissent deviner les comportements de ses dirigeants ces derniers jours. En effet, et contrastant avec les résultats des différents sondages d'opinion les donnant largement favoris sur tous les plans, les dirigeant de Nidaa Tounes font de plus en plus souvent preuve de fébrilité dans leurs interventions. Ce qui se passe à Nidaa Tounes frise la paranoïa. La moindre brise est perçue comme une tempête, plutôt comme un ouragan, qui risque de les prendre dans sa tourmente. Il aura suffi qu'une gamine, pour des raisons qui ont du lui sembler valables, ait préféré tirer sa révérence et quitter la formation, et ne voilà-t-il pas que les cyber-guerriers du parti partent à son offensive, à qui dirait plus de mal d'elle, et à qui descendrait plus bas dans le lynchage. C'est que les gens de Nidaa ont vu dans cette démission, somme toute, tout ce qu'il y a de plus banal, un prélude d'une campagne qui les vise, et se sont de ce fait, mis sur la défensive. La patriarche en personne a cru bon devoir y mettre du sien, en niant tout haut, qu'il n'y ait jamais eu de démission dans son parti, et qu'il tient à sauvegarder son capital humain avant tout. Pourquoi tant de bruit, pour « presque » rien ? C'est que le parti doit être en proie à des dissensions internes qui le minent à partir de l'os, ce qui aurait rendu ses dirigeants si susceptibles et si craintifs de tout ce qui pourrait les atteindre de l'extérieur, occupés qu'ils sont à gérer leurs problèmes intérieurs. C'est probablement dans le cadre de cette guerre intestine que rentre la polémique qui a été créée par certains membres du parti quand ils avaient revendiqué des élections, pour couper court aux manœuvres qu'ils considéraient comme du favoritismes entre les membres de l'élite du parti et qui laissaient sur le bas côté, le reste des militants. Mais les signes les plus évidents de la panique qui règne au sein du parti, cela aura été sans doute, les réactions en chaine qu'a suscité l'intervention radiodiffusée de Hamed Karoui, qui a attaqué de front Nidaa Tounes et qui a contre toute attente annoncé son intention de « regrouper » autour d'un autre projet, les militants destouriens. Ces phrases ont sonné dans les coulisses de Nidaa tounes, comme une déclaration de guerre. Ils avaient perçu cette nouvelle comme une tentative de débaucher certains éléments destouriens qui avaient rallié le parti, et qui risqueraient d'aller voir ailleurs, du moment qu'ils n'ont pas réussi à retrouver leurs marques au sein de cette formation. Premier signe de cette panique, BCE en personne qui a pris la peine d'intervenir en direct au cours de l'émission où parlait Hamed Karoui, pour rectifier un tant soit peu le tir et pour inviter sur un ton, en apparence hilare, Karoui à de sérieux pourparlers. Un deuxième signe n'a pas tardé à suivre le premier, émanant cette fois-ci de Hafedh Caïed Essebsi qui a cru devoir accourir au secours de son paternel, en publiant un article où il s'est fait un plaisir de descendre en charpie le « vieux » Hamed karoui, en l'accusant au passage de rouler pour son propre fils, et qu'il était entrain de le préparer à une succession des plus faciles, une fois le gros du travail aura été effectué par le père. Tiens, on dirait que cette histoire de succession a un certain air de « déjà entendu » ! C'est tout de même bizarre toute cette fébrilité et toute cette panique suscitée par un vieil homme qui a annoncé lui-même qu'il n'avait aucune ambition politique, et qu'il cherchait seulement à aider à trouver une issue à la situation actuelle. D'autant plus bizarre qu'elle émane d'un parti qui se revendique du plus grand nombre de sympathisants et de caracoler à la tête de tous les sondages.