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Ali Seriati, ancien chef de la garde présidentielle, raconte sa version de la chute du régime Ben Ali
Publié dans Tunisie Numérique le 04 - 04 - 2011

Arrêté le 14 janvier, quelques minutes à peine après que l'ancien chef de l'Etat tunisien Zine El-Abidine Ben Ali eut pris la fuite à bord de son avion, le chef de sa garde présidentielle, Ali Sariati, demeure un personnage mystérieux.
Son nom est devenu le symbole du système sécuritaire honni de l'ancienne dictature. Il est le seul que l'actuel premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, a cité, le 30 mars, lors d'une intervention télévisée, comme exemple des poursuites judiciaires engagées contre des dignitaires de l'ancien régime. Le seul, aussi, mis directement en cause par des membres de l'ancien gouvernement, alors que les manifestants continuent de réclamer justice pour les " martyrs " de la révolution.
Il y a peu, l'ex-ministre de la défense, Ridha Grira, a révélé dans la presse tunisienne avoir été à l'origine de l'arrestation du général Sariati, en le présentant sous des traits inquiétants. Au Monde, début mars, l'ancien ministre des affaires étrangères, Kamel Morjane, confiait : " Oui, je pense que Sariati a poussé Ben Ali dehors, et qu'il fomentait un complot. " L'homme est soupçonné de complot contre la sûreté de l'Etat, ayant notamment pour but " d'inciter les gens à s'armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien “, une accusation passible en théorie de la peine de mort, qui vise aussi, mais bien après le général Sariati, l'ancien chef de l'Etat lui-même.
En détention provisoire sur la base militaire de l'Aouina, à Tunis, l'ex-chef de la garde présidentielle âgé de 71 ans, conseillé par quatre avocats, a répondu, les 16 et 17 mars, au magistrat chargé d'instruire le dossier, Brahim Oueslati, le doyen des juges de Tunis. Plusieurs hypothèques ont été levées, notamment sur les circonstances de son arrestation. Curieusement, la fausse information sur son interpellation à Ben Guardane, à la frontière tuniso-libyenne, n'avait jamais jusqu'ici été démentie.
Lors de cette longue audition, dont le Monde a pu avoir connaissance, Ali Sariati, qui était à la tête de 2 500 hommes, a nié toute responsabilité dans les morts provoquées par les balles des policiers lors de la révolution tunisienne.
Chargé de la protection du chef de l'Etat et de sa famille, il révèle qu'il se trouvait, du 23 au 28 décembre, en compagnie de l'ancien président, de sa femme, Leila Trabelsi, et de plusieurs membres de son entourage en vacances à Dubaï.
Son rôle est pourtant essentiel. Ancien élève de l'école Saint-Cyr en France (promotion du centenaire de Cameron, 1962-1964), ex-directeur de la sécurité de l'armée, directeur de la sûreté nationale pendant onze ans, chef de la garde présidentielle depuis 2001, il connaît tout des rouages de la sécurité tunisienne. C'est à lui que l'ancien président Ben Ali confie le rôle de coordination lorsqu'est mis en place, début janvier, un comité d'urgence qui réunit tous les hauts responsables.
Au juge, Ali Sariati fait le récit détaillé des derniers jours du régime et des incessants appels qu'il passe et reçoit, dirigeant tout, s'occupant de tout, qu'il s'agisse du dispositif, du matériel ou du renseignement.
A aucun moment, le chef de la garde présidentielle ne fait état des tirs sur la population et de l'attitude de la police. Mais il décrit une situation qui se dégrade et l'affolement qui gagne le palais.
Contacté par Le Monde, M. Squarcini, directeur central du renseignement intérieur en France, a démenti ces affirmations.
Le 14 janvier au matin, relate encore le général Sariati,
Devant le juge, l'austère général, natif de la ville de Ghardimaou, n'hésite pas à se présenter sous les traits d'un " modéré “, tout en reconnaissant l'existence de milices. Le 14 janvier,
A Ahmed Friaa, tout juste nommé ministre de l'intérieur le 12 janvier, qui l'appelle pour lui dire : " c'est foutu, ça dégénère " en raison de la manifestation de plusieurs milliers de personnes qui se déroule sous ses fenêtres, il " conseille " de " garder son sang-froid et de se retenir “. Informé, le président Ben Ali lance : " Il faut tenir bon. " " Consigne que j'ai fait parvenir au ministre “, indique Ali Sariati.
Mais en début d'après-midi, la situation d'urgence passe au niveau 3 (seuil maximal, selon le code mis au point, qui transfère la responsabilité des opérations à l'armée), et la décision d'évacuer la famille Ben Ali est prise. Ali Sariati, qui était accompagné du chef du protocole, soutient que c'est lui qui devait accompagner seulement la famille du chef de l'Etat en Arabie saoudite (son épouse, son fils, une de ses filles et son fiancé), mais qu'au dernier moment le président Ben Ali est monté à sa place, à 17 h 45, dans l'avion présidentiel, en le chargeant d'attendre une autre de ses filles, Razhoua, pour l'évacuer dans un C130.
Le général affirme alors avoir renvoyé le chef du protocole et la trentaine de gardes de la sécurité présidentielle qui avaient accompagné le convoi. Dix minutes plus tard, il est arrêté par un colonel de l'armée dans le salon d'honneur de l'aéroport, son téléphone portable et son arme personnelle lui sont retirés.
" Mon père aurait fait un complot tout seul ? Sans l'armée ? Sans des politiques ? Ce n'est pas logique ! “, s'émeut l'un de ses fils, Samir Sariati, 40 ans, pilote de ligne. Son autre fils, Mourad, commandant dans la garde nationale, a, depuis, été muté dans la protection civile.
A ce jour, aucun autre gradé, aucun membre de la garde présidentielle n'a été arrêté. Les cinq subalternes interpellés le même jour que le général Sariati ont tous été relâchés.


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