C'est un procès éminemment politique et son verdict pèsera lourd sur l'état de la liberté d'expression en Tunisie. Condamné à deux ans de prison ferme pour avoir diffusé une chanson jugée offensante pour les forces de sécurité, « les policiers sont des chiens » (boulissia kleb), le rappeur Weld El XV comparaitra ce mardi au tribunal d'appel à Bab Bnet à Tunis. Très attendu, le procès de Weld El VX draine la société civile, les militants des droits de l'homme, et plusieurs artistes qui seront omniprésents pour exprimer leur soutien au rappeur frappé par la rudesse d'une justice inique et allant à deux vitesses. Me Ghazi Mrabet, avocat du rappeur a livré ses attentes. « J'espère que le verdict du procès en appel va enfin concrétiser l'indépendance de la justice de mon pays » a-t-il martelé. Intervenant à quelques jours de la visite de François Hollande, qui a placé au cœur de sa diplomatie les valeurs de la liberté et des droits de l'homme, le verdict de ce procès sera peut être l'apanage des pressions et des appels frondeurs qui n'ont de cesse de rappeler l'importance de ces questions ou illustrerait l'iniquité parfois douloureuse de la justice . Le chef du gouvernement, Ali Laaryedh, à déjà donné le ton dans une interview accordée, hier, à France 24 en tonnant que le rappeur n'a pas été jugé pour la liberté d'expression mais pour les appels au meurtre qu'il a lancé dans sa chanson.