Les organes de presse en ont parlé en long et en large, aucune réaction, aucun motif crédible à se mettre sous la dent. Actuellement, nombreuses ambassades tunisiennes sont décapitées, sans chef de poste, et non des moindres. Et cela dure depuis belle lurette, au temps de l'ex Ministre des Affaires Etrangères Othman Jérandi. A en juger : Berne, Alger et Paris (UNESCO), sans compter le Consulat Général de Tunisie à Milan, qui depuis des mois est livré à lui-même. On dirait que la diplomatie tunisienne est devenue brusquement orpheline de compétences ou manque cruellement de diplomates de carrière. Alors pourquoi ces postes n'ont pas été pourvus jusqu'ici ?! Les thèses fusent dans tous les sens, dont ci-après un petit florilège condensé : Qui avance qu'un bras de fer entre les deux présidences (Kasbah et Carthage) bat son plein, chacun se démenant à placer ses poulains et à accaparer le butin pour ses hommes de main, d'où l'absence de compromis et donc le retard de nomination. Qui explique cette situation par le désintérêt de l'Exécutif, lourdement empêtré dans des problèmes nettement plus urgents et auxquels il est plus franchement exposé, attendant le moment de sortir la tête de l'eau pour plancher sur ce dossier. Qui justifie que le Ministre des Affaires Etrangères et la Présidence préfèrent prendre tout leur temps pour réunir toutes les conditions objectives et professionnelles de désignation, soucieux de placer l'homme qu'il faut, au moment qu'il faut, à la place qu'il faut. Qui croit bien savoir qu'il a été décidé, en haut lieu, d'attendre le mouvement annuel des chefs de poste diplomatique et consulaire, se déroulant généralement en plein été, pour effectuer toutes les désignations d'un seul coup et lancer les procédures d'agrément une fois pour toute. Qui dégage tous ces arguments en touche pour faire valoir une toute autre explication, dégageant une autre piste de ce fouillis d'opacité, selon laquelle l'Exécutif fait durer le plaisir (ou plutôt la souffrance) pour faire mûrir l'idée, surtout au sein du Département et dans le corps diplomatique, que les candidats méritants font défaut et que la solution de ramener des hommes du sérail politique ou partisan pour les bombarder chefs de poste diplomatique et consulaire d'autant plus que plus d'une vingtaines de postes seront vacants si peu. En tout état de cause, pour lever tout équivoque, jouer la transparence et anticiper sur les rumeurs et autres réflexes de désinformation , le Ministère des Affaires Etrangères est tenu de communiquer sur ce sujet et de clarifier la situation à l'opinion publique.