Droit dans ses bottes, fidèle à sa ligne trouble, Mustapha Ben Jaâfar (MBJ) continue son œuvre d'autodestruction. Il poursuit sa descente aux enfers, peut-être sans s'en rendre compte. Dévaler aussi bas pour pouvoir remonter la pente est un exercice de grand écart que MBJ se croit capable de réussir. Il n'en sera rien ! Il n'a rien compris ni au scrutin législatif ni aux derniers développements sur la scène politique nationale, montrant une incapacité d'analyse rarement atteinte. Heureusement que le ridicule ne tue point sinon on aurait découvert le cadavre de MBJ sous son bureau à l'ANC. A rebord de la décence, il pousse la myopie politique jusqu'à demander à Ennahdha d'expliquer son choix de laisser à son lectorat la liberté de vote aux présidentielles. A l'entendre, on aurait dit qu'Ennahdha a trahi un deal scellé au préalable avec lui. D'abord, de quel droit il soumet une telle demande ? Tout le monde a tiré les enseignements de la position d'Ennahdha, sauf lui, encore dévoré par son insondable et utopique ambition de franchir la porte de Carthage. Le palais présidentiel vaut bien un striptease, même le plus indigne et le moins accrocheur. Est-il conscient qu'il a précipité l'implosion de son parti en trahissant sa base électorale en Octobre 2011 ? Que nenni, MBJ ne s'en impute aucune responsabilité. Est-il conscient que, durant le fâcheux règne de la Troïka, il a été, comme d'autres laquais, utilisé jusqu'aux orteils par Ennahdha puis rejeté aujourd'hui comme une vieille chaussette. Il ne sert à plus rien ni pour Ennahdha ni pour son parti, il est périmé, son délai de péremption a expiré, son rôle de comparse est terminé. Rideau !! Aucune autocritique, aucun mea-culpa, rien que des écrans de fumée et des fuites en avant. Tantôt il initie l'idée ténébreuse de « candidat consensuel », tantôt il agite l'épouvantail de l'hégémonie, nourrissant les foyers de la peur et de la sédition, tantôt il conteste le droit d'un parti de développer une position, tactique ou stratégique, tantôt il monte sur ses grands chevaux pour se refaire une virginité, tantôt il s'improvise sans succès homme sage et fédérateur. Qu'est ce qu'il n'a pas fait pour servir son ego et son agenda ?! Il aurait du tirer les conclusions de sa conduite et de sa débâcle, comme El Massar l'a fait et dont d'aucuns ont salué la posture lucide et responsable. MBJ aurait du sortir par la grande porte, quitter définitivement la vie politique, la tête haute et le cœur serein. N'est pas Ahmed Brahim qui veut. Non ! Bien au contraire, MBJ continue de ferrailler, de brailler à tout-va et à tue-tête, d'encore croire en sa bonne étoile et en son mauvais génie, de faire le mendiant implorant une hypothétique aumône. La charité bien ordonnée commence par soi-même dit-on. Malheureusement, MBJ n'a pas encore saisi qu'il est sorti par la petite porte sans honneur ni vergogne, que pour lui la messe est dite et bien dite, que ses vieux démons l'ont déjà perdu. On ne peut pas à la fois être et avoir été. Il n'y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.