Faire succéder un illuminé (Adel Almi), friand des réduits ténébreux, à un esprit éclairé (Mohamed Talbi), penseur libre phare, est non seulement un obscur contraste mais notamment un sombre affront au savoir. L'ordre de préséance était carrément grossier sinon outrageux. D'ailleurs, la présence même d'Adel Almi dans n'importe quel plateau TV ou émission Radio est en soi une ineptie, une insulte à la culture tunisienne et à sa personnalité, ouverte, moderne et séculière. Offrir la moindre tribune médiatique à la pensée moyenâgeuse (si pensée il y a) est une manière insidieuse d'en faire le lit et d'en infester l'opinion publique. Malheureusement, Naoufel Wartani est passé maitre en l'art d'inviter, à la Télé comme à la Radio, ces apprentis sophistes, ces chats noirs, sortis tout droit de leur caverne pour nous ramener, nous autres koffars, sur le droit chemin. On ne peut contrer ces cavaliers de l'apocalypse qu'en se gardant de leur donner la parole. Qu'ils pérorent ailleurs tout leur saoul et non dans nos écrans ! En plus, Naoufel Wartani pousse l'humilité (humiliation ?) jusqu'à interchanger les fauteuils car le premier étant parait-il souillé par les fesses d'une femme provocatrice. Le comparse Adel Almi n'a pas manqué de faire son show et de brailler à tue-tête toute son insondable litanie. Entre le philosophe, sommité de la pensée islamique, et un filousophe, au caniveau de la connaissance, il n'y a ni photo ni duel. Le boycott de tels esprits chagrins, taillés dans la pierre wahhabite et formatés à la moule obscurantiste, n'est guère un appel à la censure ou à l'exclusion, encore moins une infraction à la liberté d'expression, c'est seulement une mesure de salubrité publique pour immuniser la société contre les francs-tireurs extrémistes et les fines gâchettes de la radicalisation. Le terrorisme intellectuel est le premier pas vers le terrorisme tout court. Si la masse média est qualifiée de quatrième pouvoir c'est notamment parce qu'elle est comptable, redevable et responsable par rapport à l'ordre social et politique et aux valeurs et aux fondements du pays. Adel Almi, gros cornichon farci à la sauce wahhabite, n'arrête pas de raconter sa salade à tout va, salade loin d'être tunisienne au demeurant. Les navets qu'il ne cesse de balancer, dans les marchés médiatiques, en guise de pensées ne sont comestibles que pour ceux qui ont une pâte de pois chiche sous le crane et une botte de persil à la place de la cervelle. Tant que le chef potager gouvernemental laisse les grosses légumes du wahhabisme, qui n'ont pourtant pas un orphelin radis de justesse, laver les cerveaux au jus sectaire, la fin des haricots n'est pas pour demain. Tant qu'on permet à de gros poivrons salafistes, prêchant la haine et le discorde, tel Adel Almi, de vendre encore sur l'étal de la république ses champignons véreux et de faire encore des choux gras de ses herbes toxiques, les carottes seront bientôt bien cuites. D'ailleurs, Adel Almi n'a jamais brillé que par ses piments foireux bien qu'il ait fait chou blanc à chaque fois. N'a-t-il pas affirmé que la polygamie constitue une “revendication populaire" et qu'une telle rétrograde institution matrimoniale forme un puissant antibiotique contre « le cancer du col de l'utérus« , éructant , qui veut bien l'entendre, que “l'utérus n'est purifié qu'au bout de 130 jours d'abstinence sexuelle“. Et voilà comment le piètre et non moins fruste légumier, poussant le culot telle une asperge, quitte ses étagères végétales pour prendre l'habit de cancérologue de dimanche. Ce charlatan sexologue, homo erectus toujours en effervescence libidinale, toujours sous perfusion wahhabite, lance, contre toute logique médicale, sa vanne microbienne et braille, bistouri féodal à la main, des motifs bactériologiques pour faire l'apologie du virus polygamique qu'on croyait pourtant avoir éradiqué définitivement du corps tunisien. Toujours prompt à défrayer la chronique et le bon sens, quitte à semer la sédition, le fantasque Adel Almi, un rictus grincheux sur les lèvres, n'a-t-il pas aboyé que « les prisonniers qui apprennent le Coran par cœur sont prioritaires pour l'amnistie générale« . Comme quoi, l'inclassable roturier Adel Almi chope le trône et la couronne royale au président de la république et au ministre de la justice pour en décider. D'ailleurs, comment se fait-il qu'on lui autorise à répandre son fiel dans les couloirs pénitenciers et conditionner les prisonniers avec comme accrocheur appât une hypothétique mise en liberté avant terme. Comment se fait-il que le gouvernement le laisse préparer les détenus à devenir la chair à canons de quelques projets djihadistes. Il serait vraiment godiche de croire qu'un infirmier du wahhabisme puisse inoculer, par intraveineuse verbale et moult piqures doctrinaires de rappel, autre que des agents pathogènes dans la moelle osseuse des forçats. Il faut être tombé de la dernière pluie pour admettre que le prédicateur à deux balles Adel Almi puisse se contenter de ne leur apprendre rien que les » sitine hezb ». 60 fouets wahhabites, peut-être ! On dit que la vérité a parfois mauvaise haleine. C'est tout aussi vrai s'agissant des relents nauséabonds que dégage la voix fétide d'Adel Almi. Droit dans ses bottes aussi puantes que médiévales, le pestilentiel verbe encore plus archaïque et anachronique, il a, encore fois, pété par la bouche pour empester l'atmosphère en rotant « les Tunisiens qui fêtent la Saint Valentin sont juifs, chrétiens ou bouddhistes". On dirait qu'être juif, chrétien ou bouddhiste est une tare ou un péché majeur, voire un crime dont l'Islam condamne l'auteur à mort. Donc, de son avis, les « gens du livre » ou ceux que l'Islam a accordé « le statut de dhimmi » seraient des hérétiques à immoler, contrairement aux injonctions du coran et de la Sunna. Imaginons le sulfurique Adel Almi, sans son téléphone finlandais, sans sa voiture allemande, sans son avion européenne ou yankee, sans sa télé coréenne, sans sa carte de crédit création juive, sans son tissu chinois, sans ses chaussures italiennes, sans sa parabole japonaise, sans son PC portable américain, sans sa montre suisse, sans son compte Email étranger, sans sa ligne Internet française, bref sans la civilisation occidentale et sans l'expertise asiatique, il serait encore, tout simplement, sous sa tente, en plein désert, à traire sa chamelle et à mirer l'étoile polaire Il serait encore nomade, cherchant les sources d'eau et quelques prairies à son bétail. En conclusion, le tocard Adel Almi n'est pas trop à condamner, il n'est guère le cheval de bataille, il est juste une chèvre sur la prairie de la république, broutant et ruminant à longueur de journée. Mais quand un présumé étalon médiatique, comme Naoufel Wartani, soit battu au cordeau, à la ligne droite, par un mulet égaré, il y a lieu de se poser des questions non moins bovines.