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Tunisie : Processus Electoral : Balade à travers les logos des partis politiques tunisiens (Partie I)
Publié dans Tunisie Numérique le 19 - 12 - 2014

Le logo est avant tout une identité visuelle, un symbole de reconnaissance, où l'image cristallise un message, un langage et un emblème. A certains égards, il suppose aussi et surtout une quête artistique, une certaine densité esthétique et une volonté de reproduire une spécificité politique, voire même idéologique. Le logo n'est pas un cliché mais un support de représentation et d'identification. Donc, il s'agit d'une marque d'appartenance, un instantané référentiel trop sérieux et trop grave pour être traité à la légère, sans aucun souffle créateur. Le logo n'est guère une formalité électorale qu'on expédie ou une composition picturale indigne d'être conçue avec imagination, profondeur et attention. Le logo est d'abord et au final une expression iconique qui restitue directement un concentré du parti en question.
Le simple tour d'horizon des logos affichés par les partis politiques tunisiens, en course aux élections législatives et présidentielles, laisse penser que l'emporte-pièce a prévalu sur l'investissement distinctif, que le goût de la recherche a cédé le pas au déficit d'inspiration. Rien que des esquisses graphiques, tantôt chargées de superflu, tantôt dépourvues de sens, en majorité, sans effort de prospection, de concentration, d'esprit inventif. Pour la plupart, aucune touche artistique et un déficit flagrant d'imagination. C'est le règne de la facilité, voire même de la médiocrité.
Rares sont les partis qui ont apporté un soin particulier et un intérêt éminent à la définition de leur insigne, malgré son enjeu en termes de visibilité, ou ont compris que le logo est avant tout un support autant de représentation que de communication. En majorité, les partis politiques tunisiens ont puisé leurs emblèmes dans les clichés et les stéréotypes, déjà récurrents, inspirés des icones d'autres partis ou carrément copiés. Entre les astres (lune, soleil, étoile), les animaux (volatiles, pachydermes, fauves), les objets (domestiques ou utilitaires), les végétaux (arbres, végétations, légumes et fruits) et autres figures géométriques en manque d'adresse et d'identification, sans compter certains appareils trop insolites pour constituer une signature (lunette, robinet, bicyclette, parapluie, clé, outil, avion, panier, chapeau de paille et même coupe). La touche fantaisiste et folklorique est de mise un peu partout.
Il est à remarquer que le thème de la colombe est le plus fréquent, même si dans certains logos la nature du volatile n'est pas toujours reconnaissable. Il y a lieu aussi de relever que quelques listes indépendantes, aux législatives, ont mieux travaillé leur logo que la majorité des partis politiques, la touche de recherche étant bien saisissable.
En tout cas, une première conclusion s'impose d'elle-même : La défaillance artistique, plastique et sensorielle est transversale à la majorité des logos. L'identité visuelle qu'arborent les partis, dans leurs blasons, est difficile à distinguer. Le manque, voire l'absence de recherche et d'imagination en est le signe commun. L'improvisation nivelée vers le bas, l'absence de sens créatif et la démarche expéditive semblent constituer la méthode de travail consacrée.
Jugeons-en, du moins en rapport avec les partis tunisiens les plus en vue !
Al Jomhouri : Les stratèges de ce parti n'ont pas voulu se casser la tête. Ils ont piqué le même arbre composant le logo de l'UMP (parti français). Ils ont daigné quand même en changer la couleur. Il s'agit manifestement de l'olivier, arbre ancré dans l'imaginaire et le subconscient national. Cet arbre massif, au tronc épais et au feuillage touffu, reposant sur une ligne non horizontale comme l'UMP mais légèrement incurvée, est censé traduire les valeurs d'enracinement à la terre ancestrale, de durabilité dans le temps et l'espace. Un bref clin d'œil au développement durable. Paradoxalement, eu égard au nombre faramineux de démissions et de retournements de veste, Al Jomhouri n'a plus rien de l'olivier, fier, solide et stable, tout juste un arbuste sans racines ni branches. Encore pire, compte tenu de son score orphelin (un seul siège) aux dernières élections législatives, le petit arbuste n'est plus qu'une feuille...de vigne !
L'Union Pour la Tunisie (UPT) : Là aussi aucun effort de conception, le goût artistique est évanoui. Ce parti forcément élitiste a fait dans le populisme primaire. L'idée de l'ampoule, quoiqu'original à certains égard, n'est qu'une pale copie du logo de la formation politique turque AKP, chère à Recep Tayyip Erdoğan. Pourquoi s'en griller des câbles, autant ravir celui d'un autre parti, qui plus est islamiste, d'où le grand paradoxe. Voilà bien un parti qui se veut à gauche qui emprunte, sans s'encombrer de sens créatif, l'identité visuelle des islamistes turques. Il faut le faire, l'UPT l'a fait, bien fait ou plutôt mal fait ! De vrais déjantés en matière de communication, pour rester dans le contexte de l'image! Ce n'est pas avec une ampoule qu'on arrive à électriser l'électorat ou à faire des étincelles. Se croyant investi d'une fluorescente mission de laisser éclater la lumière et d'éclairer la voie, l'UPT a offert un moment de terrible black-out à tous ses sympathisants, frappés par un coup de foudre au propre et non au figuré. Il y a bien un problème d'éclairage ou une erreur d'allumage. Franchement, eu égard à la déroute cinglante aux dernières élections législatives, le courant n'est pas manifestement passé, un court-circuit jusqu'au bout. Une assourdissante chute de tension. Zéro siège, continu ou alternatif. A s'en électrocuter la cervelle ! Il revient maintenant à l'UPT, qui n'a jamais brillé par son identité et son unité, de recharger ses batteries et de rechercher son fil conducteur, peut-être en faisant sauter quelques fusibles ou péter quelques lampions de mauvais augure ! En tout cas, cette raclée législative est, pour beaucoup, un coup de tonnerre !
Ettakatol : Quel lien peut-on établir entre un poisson et un parti qui se dit laïc et démocrate. De toute évidence rien ! En outre, les têtes pensantes de ce parti livrent un message ambigu : Tout compte fait, les poissons ne foisonnent qu'aux zones côtières et nullement dans la Tunisie profonde. Autrement dit, et il n'est pas exclu de percevoir les choses comme ça, Ettakatol n'a que faire de l'intérieur de la république et focalise son attention et son programme sur le littoral tunisien. Le poisson est aussi perçu socialement comme un symbole chassant le mauvais sort. Ce n'était pas le cas aux dernières élections législatives. Un seul siège, qui plus est octroyé sur tapis vert, vite repris et réattribué à son premier vainqueur. « Hout Alik Ya Stoufa ! ». Et voilà comment un parti, croyant pêcher en haute mer, finit en queue de poisson ! Jamais aquarium (urne) n'a été aussi cruel. Une ambition de surpêche qui a tourné à la piètre pêche à la ligne politique. La dorade engraissée aux hormones médiatiques et aux algues de la duplicité s'est avéré un fruste poisson d'avril ! Le grand timonier, à savoir MBJ, dont l'essentiel des matelots ont quitté le bateau, n'a plus d'autre filet que de pêcher en eau trouble.
Afek Tounes : Il est un peu saugrenu, voire burlesque qu'une une belle brochette de cols blancs, à la page, modernes jusqu'au bout des ongles, nullement offusqués, aient fait d'un motif ancestral, mythique et artisanal, leur identité visuelle. Pour surfer sur la mode identitaire et montrer une touche populaire et traditionnelle, ces spécialistes du business plan et de la haute finance, en majorité lauréats des grandes écoles, ont fait une OPA sur la main de Fatma pour en faire leur logo de campagne. Paradoxe de mauvais goût ?! En effet, la » main protectrice « , de par sa symbolique et sa dimension dans le subconscient social, est plus proche forcément d'un bleu de travail, un bleu de chauffe ou col bleu, que d'un col blanc. Et voilà l'élite qui emprunte ses slogans graphiques à la culture populaire ainsi qu'à la mémoire collective de la Tunisie profonde, dès lors que ce symbole est à l'origine punique et associé à la déesse Tanit. Est-ce pour retravailler leur image ou se protéger contre le mauvais œil ? Toujours est-il que la « Khomsa » leur a certainement donné un coup de main, au vu des résultats obtenus par Afek Tounes aux dernières élections législatives.
Ennahdha : Le volatile, de couleur bleue, aux ailes déployées, reproduit dans le logo n'est pas reconnaissable à son espèce (aigle, oiseau,...). Alors colombe ou faucon ? La nouvelle enseigne visuelle du mouvement Ennahdha est plutôt un fouillis de couleurs et d'emblèmes, sans harmonie ni message, très mal recherché d'ailleurs. En plus, contrairement au drapeau national auquel le concepteur semble vouloir se référer, le croissant (formé par les ailes déployées du volatile) est bleu et non rouge. D'où la sempiternelle question sur la tunisianité de ce mouvement et son niveau d'enracinement dans le creuset, l'héritage et la culture de la Tunisie. D'ailleurs, à part l'étoile rouge (composant le drapeau national), qui plus est semble parachutée et forcée, il n'y a rien de tunisien dans ce logo. L'impression que l'observateur en a de prime abord ne coule pas de source. Il y a trop d'indéfini et d'indistinct dans ce logo en termes de couleurs, de motifs et même de messages. Est-ce fortuit ? Certainement pas. Un parti doté de grands moyens, humains et financiers, ne peut laisser au gré du hasard la conception de sa propre identité visuelle. Donc, il y a un référentiel derrière. Des lectures diverses restent envisageables.
CPR : La palme de la modicité revient à ce parti. Là, le mauvais goût est à son comble. Afficher une paire de lunette en guise d'identité graphique laisse supposer avant tout une sévère malvoyance en termes d'imagination esthétique et de communication visuelle. En un mot, c'est un aveu de myopie !
Il est clair (c'est le cas de le dire) que les pare-chocs que Moncef Marzouki s'amuse à porter ont inspiré le concepteur, ce qui laisse penser que la monture CPR ne s'accommode qu'aux verres correcteurs présidentiels. En tout cas, dans les coulisses devenues sombres de Carthage, il faut des lunettes de vision nocturne pour ne pas trébucher sur les cadavres jonchant les allées et les bureaux.
Eu égard à son fiasco électoral, les presbytes du CPR devraient chausser des lunettes stéréoscopiques pour pouvoir distinguer le bout du tunnel.


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