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Tunisie : Marzouki , Parti "peuple des citoyens", alternative d'envol ou saut dans le vide ?!
Publié dans Tunisie Numérique le 26 - 12 - 2014

Parti "peuple des citoyens", alternative d'envol ou saut dans le vide ?! De toute évidence Moncef Marzouki continue de défrayer la chronique et de faire couler beaucoup d'encre depuis qu'il ait lancé son idée de former un nouveau parti politique en capitalisant sur le mouvement de sympathie dont sa candidature aux élections présidentielles a bénéficié.
L'élan électoral dont il a été gratifié a amené le président sortant à nourrir de nouvelles ambitions et à traquer des perspectives d'autant plus controversées qu'elles ne sont pas le fruit d'une démarche mûrement et non moins préalablement réfléchie mais d'un réflexe a posteriori de saisir au vol une prometteuse opportunité qu'un concours de circonstances a rendue prenable. Auquel cas, Moncef Marzouki se serait rétracté de son serment, crié sur tous les toits, de quitter la vie politique en cas de défaite au second tour. Bien sûr, les promesses n'engagent que ceux qui y croient !
Que Moncef Marzouki s'évertue à transformer son échec électoral en projet politique, c'est de bonne guerre, c'est une approche légitime, quoiqu'insondable. Même si l'annonce a pris à contre-pied partisans et adversaires, il n'en reste pas moins dans son droit. Le propos n'est pas là mais porte sur la fiabilité et la viabilité d'une telle démarche. Le hic c'est qu'il s'est cru plus populaire qu'il ne l'est en fait, surfant sur une vague qu'il ne maîtrise point et adoubant une population à laquelle il n'appartient mais, malgré tout, se démène de faire en sorte qu'elle se reconnaisse en lui et s'arrache de son espace naturel pour adhérer à son projet et en grossir les rangs.
D'abord, le nom qu'il entend donner à son nouveau parti, à savoir, "peuple des citoyens", ne passe pas inaperçu, il soulève des interrogations quant à sa signification et sa terminologie. Il s'agit beaucoup plus d'un pléonasme, une métaphore tirée par les cheveux, dans ce sens qu'un peuple est, par définition et par essence, constitué de citoyens. A moins que Moncef Marzouki ne veuille faire un rapprochement avec "peuple d'Ennahdha", terme dont il a usé et abusé durant toute sa campagne électorale comme offensive de charme à l'égard de cet électorat. De cet angle, il n'est pas interdit de penser qu'en recourant à l'inintelligible nom de "peuple des citoyens", Moncef Marzouki s'adresse en particulier à la base d'Ennahdha, notamment le "peuple " qui a voté pour lui.
Ce projet de fonder, de toutes pièces, un nouveau parti politique, qui offre, par ailleurs, différentes lectures, et tel qu'il est présenté de façon subite, brute et impénétrable, traduirait-il une affligeante myopie politique ou une vision stratégique hors pair ? La question mérite d'être posée dans la mesure où le scrutin, en livrant ses secrets, a suggéré la structure de la votation dont le principal enseignement indique que l'électorat de Moncef Marzouki est, en écrasante majorité, d'obédience islamiste, puisé en particulier dans la base d'Ennahdha. Donc, il y a le score et sa composition, l'envers et l'endroit du décor en quelque sorte.
Il est clair que, dans sa réflexion, Moncef Marzouki a focalisé exclusivement sur son score, au mépris de la structure de celui-ci et de son mobile de fond. Même vaincu, à plate couture, il est satisfait de son résultat, sur lequel il veut bâtir un édifice et une raison d'exister sur la scène politique. En effet, il aurait dû comprendre que le "peuple d'Ennahdha", faute de candidat de ses rangs, s'est mobilisé, par défaut, surtout pour barrer la route au candidat de Nida Tounes et a voté non pour son programme ou pour son bilan, mais d'abord contre BCE. Manifestement, Moncef Marzouki n'a pas intégré cette donne dans son équation.Il veut brasser large, mais en avait-il les leviers et les arguments ?
Il veut faire main basse sur la base d'Ennahdha pour rebondir et prendre la tête de l'opposition, mais est-ce que son mentor et bienfaiteur, Rached Ghannouchi, peut-il l'entendre de cette oreille et laisser, sans sourciller ni sévir, Moncef Marzouki, pourtant son allié de la Troïka, phagocyter et dépouiller son vaste cercle de militants et de sympathisants et fragiliser son parti d'autant plus que ce dernier accuse une division interne et une guerre des ailes? Clivage délétère que la démission de son secrétaire général, Hamadi Jebali, a mis à nu.
Est-ce fortuit que ce dernier, soucieux avant tout de lever toute ambiguïté quant à son éventuelle alliance avec Moncef Marzouki dans son initiative, possibilité dont la presse a bruit à diverses reprises, s'empresse de fustiger cette "information dénuée de vérité". A certains égards, Hamadi Jebali s'en démarque, et ne s'en cache guère, tout simplement parce qu'on lui prête déjà l'intention de créer sa propre formation politique, "parti fondé sur les valeurs démocratiques et civiles", ouverte aux colombes d'Ennahdha et à leurs sympathisants. Lui-même est dans la logique de Moncef Marzouki, à savoir, faire ses emplettes dans la base d'Ennahdha et racler dans son réservoir. D'où la grande fureur et la réaction fulgurante de Hamadi Jebali. Concurrence déloyale ?!
D'ailleurs, Abdelfattah Mourou, vice-président aussi bien d'Ennahdha que de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), d'habitude plus tempéré, a réagi au quart de tour, apostrophant, haut et fort, Moncef Marzouki, l'œil mauvais et la voix virulente, "les membres d'Ennahdha ne sont pas des enfants de chœur. Ils ne sont pas à vendre". D'aucuns estiment que le président sortant a mordu dans la main qui lui a été tendue pour le sauver d'un cinglant naufrage électoral. Bien sûr, en politique il n'y a ni principes ni bons sentiments, rien que des intérêts et des combats de leadership, la gratitude ou l'opprobre n'ont pas droit de cité dans cette jungle. Et Moncef Marzouki, qui en a bien assimilé les tournures et les manœuvres, et qui a longtemps suinté la fourberie et la tricherie, est passé maître en volte-face et autres coups tordus.
Sur un autre plan, il n'est pas exclu que Moncef Marzouki ait cherché à retirer le tapis sous les pieds des promoteurs de l'idée de composer un Front Démocratique Social, groupant les formations ayant essuyé un assourdissant revers aux législatives et laissé entendre, après coup, que le moment n'est plus à la dispersion des partis de centre gauche ou de vocation sociale démocrate mais à l'impératif d'unir leur force pour proposer une alternative, comme Jamhouri, Takattol, CPR, El Massar. Quoique le projet est encore à un stade embryonnaire mais, pour Moncef Marzouki, il vaut mieux anticiper que subir, marquer son périmètre qu'attendre que le paysage se compose.
Dans un sursaut, se voulant dissuasif et offensif, Moncef Marzouki veut choisir ses partisans et ses adversaires. Mu par ses vieux démons et son mauvais génie, il entend donner à son hypothétique parti "peuple des citoyens" un mandat bien précis, à savoir, traquer la contre-révolution et lutter contre le retour de la dictature. Aucune référence à une plateforme idéologique ou politique, aucune allusion à un programme, rien de rien, juste un mandat faussement républicain dans la mesure où la première ligne contre le despotisme est déjà sur le front, en l'occurrence, la Constitution, le peuple, la classe politique et la société civile, qui en constituent le rempart le plus infranchissable.
Par conséquent, le discours ne peut faire le lit d'un parti politique mais plutôt d'une association qui voue sa cause à défendre les acquis de la république. Comme quoi, Moncef Marzouki, toujours empêtré dans ses contradictions, n'a jamais su ou pu ou voulu quitter sa tunique de militant des Droits de l'Homme ( sous réserve de confirmation) pour l'habit de l'homme politique ou d'Etat dont sa fonction de président, durant trois longues et pénible années, lui aurait normalement offert la trempe et la conscience. Heureusement qu'il n'a été que provisoire.
En conclusion, après son échec aux présidentielles, Moncef Marzouki n'en a dressé aucun bilan, a réagi sans prendre le temps de la réflexion, il s'est précipité, avec voracité et inconséquence, sur la base d'Ennahdha pour fonder, de toutes pièces, un parti, un mort-né. A sa décharge, il est dans son plein droit, personne ne peut, sur le principe, lui en contester l'exercice. Il peut faire feu de tout bois comme il veut ou lancer son bois vert là où il lui semble bon. Par contre, ce qui soulève des questions et ouvre la porte à toute forme d'interprétation et d'analyse, ce sont le timing, le bien-fondé, la portée, la base populaire et l'opportunité politique de ce projet de parti "peuple des citoyens".
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