Ils sont désormais fixés sur leur sort. Ils savent désormais que ni les tunisiens, ni même, leurs collègues les enseignants ne les supportent plus, et les ont vomis. Ils peuvent, désormais, commencer à compter leurs jours dans les postes syndicaux, dont ils auront profité, non pas pour servir la cause de leurs collègues, mais pour assouvir une volonté de destruction et une haine, en conduisant, au nom de la centrale syndicale une guerre dévastatrice, aussi bien pour le secteur de l'enseignement, que pour l'image de marque des enseignants, qui jouissaient, jusqu'à avant leur arrivée, d'un statut estimable et honorable que d'aucuns n'avaient pas hésité à comparer avec celui des prophètes. Ils, ce sont les quelques syndicalistes qui prennent depuis près d'une année, et les enfants du pays, et le ministère de l'éducation, en otages. Ils, ce sont les quelques « irréductibles » qui campent en ce moment dans les locaux du ministère, et qui persistent à vouloir saper l'année scolaire dès son début, pour suivre de sombres agendas dont ils ont le secret. Ces syndicalistes sont aux abois. En effet, et malgré l'assurance qu'ils s'efforcent de montrer sur les médias, les syndicalistes qui ont organisé cette dernière grève sont forcés de constater qu'elle a, bel et bien, échoué. Ils ont beau crié qu'ils ont atteint les 85% de taux de réussite de leur grève, force est de constater, sans pour autant entrer avec eux dans une guerre des chiffres, que la réalité du terrain est loin, très loin, des chiffres qu'ils avancent. Car le spectacle qui s'offrait ce jeudi matin aux alentours des écoles et collèges, n'est nullement celui d'institutions closes et en grève. Il y avait une impressionnante mobilisation des parents d'élèves qui ont bravé la canicule et qui étaient présents en masse devant les établissements scolaires de leurs enfants. Il y avait les gosses qui égayaient de leurs jeux et leurs cris les ruelles avoisinantes et les cours des écoles. Il y avait une atmosphère générale quasi normale, n'eût été la tension palpable chez quelques parents agacés par l'entêtement de quelques uns pour se jouer de l'avenir de leurs enfants. D'ailleurs, en matière de chiffres, il y'en a trois à opposer aux soi-disant 85% de taux d'observation de la grève avancés par les syndicats. Il y a d'abord le chiffre de plus de 17% des tunisiens qui classent Néji Jalloul comme étant le meilleur ministre sur la place, ce qui dénote que la population est, qu'ils le veuillent ou pas, derrière le ministre et le soutiennent, entre autres, dans son conflit avec les syndicats. Et il y a le chiffre de moins de 50% de taux de réussite de la grève que nous avons obtenu de sources informées auprès du ministère de l'éducation. Comme il y a le chiffre de 6 gouvernorats où la grève a plus ou moins été suivie,, et ce sont d'après les mêmes sources, les gouvernorats d'origine des syndicalistes qui sont en sit-in dans le ministère. Et encore, il ne faut pas perdre de vue que ce chiffre d'à peu près 50% a été gonflé par le fait qu'un certain nombre de directeurs d'établissements scolaires ont procédé dès hier à le fermeture à l'aide de blocus et de cadenas, les portes des écoles pour empêcher les nombreux enseignants qui étaient venus le matin avec la ferme intention de prodiguer les cours à leurs élèves. Il faut croire, à ce sujet, que le gouvernement aura fauté par trop d'indulgence et par trop de nonchalance envers ces directeurs, en n'ayant pas opéré les prélèvements sur leurs salaires quand ils avaient eu recours au même procédé lors de la grève de l'année dernière, ce qui les a encouragés à refaire le coup profitant d'une impunité qu'ils n'ont, apparemment, pas su mériter.