A quelque chose malheur est bon ! On ne le dira jamais assez. En effet, la bagarre qui secoue actuellement le parti Nidaa Tounes tombe à point pour confirmer cet adage. Bien que cette bagarre au sommet soit d'une laideur extrême, et va certainement être lourde de conséquences sur la survie du parti, et même sur l'avenir du pays en entier, il n'empêche que cette « mascarade » tombe à point, pour mettre à nu la vérité de cette formation et des individus qui la forment. Dès le départ on savait que cette formation, et cette alliance contre nature n'avait aucune chance de survivre à son créateur, le seul, à ce moment là, qui avait suffisamment d'ascendant, pour pouvoir y maintenir un semblant d'ordre. Maintenant que le créateur est parti, pour réaliser un rêve d'enfance, et qu'il a laissé ses protégés sans protection, c'est la débandade totale, et la guerre fratricide entre tous. A la fin on se demande si on peut toujours suivre la logique de cette guerre, ne serait-ce que pour savoir qui est avec qui, et contre qui. Mais on sait, au moins, une chose, c'est que cette guerre sera sans merci, et sans quartiers. Tous les belligérants semblant décidés d'y aller jusqu'au bout, et chaque « faction », puisqu'ils semblent aimer qu'on les appelle ainsi, semble ne reculer devant rien et ne rien prendre en considération, obéissant uniquement au dicton « la fin justifie les moyens », et la fin, c'est tout bêtement, celle de l'adversaire d'aujourd'hui, frère et ami, d'hier. Les leaders des deux « factions » se battent toutes griffes dehors, en se permettant tout type de coups, plus bas les uns que les autres. Ils se battent en personne, nullement gênés du ridicule qui les couvre avec ce cirque, nullement impressionnés par le fait que cette mascarade est en train de plomber leur avenir politique. Ils se battent sur tous les fronts, sur les plateaux TV, aux micros des chaines radio, qui se font une joie de répercuter et amplifier ces propos et ces actes indécents. Ils se battent par personnes interposées, chacun faisant bouger ses lieutenants, lesquels avancent, chacun, ses hommes de troupe. Ils jettent dans la bagarre des jeunes hommes, et surtout des jeunes femmes, sans aucune expérience politique, ni aucune expérience tout court, et qui ne reculent devant rien pour se rendre ridicules, du moment qu'ils, et qu'elles, pensent avoir tout à gagner et rien à perdre. Car c'est bien là que réside le fond du problème. Çà se résume à une histoire de gain et de perte. Ces messieurs-dames laissent apparaitre, enfin, au grand jour, leur niveau et surtout, leurs motivations et leurs priorités : Il n'y a point de travail politique, ni de soucis pour la patrie, ni même pour le parti. Leur seul et unique souci c'est de rafler la mise, et accéder au pouvoir, pour se tailler sa part de la tarte, tant promise un certain moment par Marzouki. Et c'est dans cette mesure qu'on peut dire « qu'à quelque chose, malheur est bon ». Car le malheur, de ce spectacle désolant que donne notre, supposée, élite politique, voire même intellectuelle, et pour quelques uns, scientifique, aura permis à monsieur tout le monde de comprendre une fois pour toutes, que tous ces messieurs-dames qui n'ont eu de cesse de lui casser les oreilles, durant, voilà bientôt, cinq ans, et qui lui ont envahi la vie, à travers les plateaux TV, où ils se défiaient entre eux dans des duels de science politique et d'expertise des choses de la vie et de la société, et qui lui ont fait croire, un moment, que c'est vrai, que la Tunisie est riche d'hommes et de femmes de valeur, qui étaient « exclus » par l'ex pouvoir, et qu'ils vont faire... et qu'ils vont décider... et qu'ils vont réussir à... et que... et que..., Eh bien monsieur tout le monde a compris que cette élite ne vaut que ce qu'elle est en train de révéler actuellement. Et que pendant cinq ans, ces messieurs-dames n'ont pas cessé un jour de faire du cinéma et de mentir à tout un pays, et toute une société, pour leur faire croire qu'ils se battent pour eux et pour le bien du pays, alors que la vraie vérité mise à nue, aujourd'hui, grâce à leur bagarre, montre à quel point ils se foutent de l'intérêt du pays et des citoyens, et que rien en dehors de leur propre intérêt et leurs gains ne peut les intéresser. D'ailleurs, depuis le début de cette bagarre, on n'entend plus parler des « honorables députés » de Nidaa que pour parler de leur bagarre, et nullement pour un quelconque intérêt du pays et des dossiers qui sont soumis à l'ARP, laissant à l'occasion, libre cours à l'opposition de dicter sa politique à l'assemblée. Alors, là, oui... A quelque chose malheur est bon !