Habib Essid a fait le déplacement, ce dimanche à Ben Guerdene, moins d'une semaine après l'attaque terroriste qui a visé la ville frontalière avec la Libye. Habib Essid y est allé pour remonter le moral de ses troupes, pour saluer l'âme des nobles martyrs qui sont tombés lors de cette vile attaque. Et, essentiellement, pour saluer les hommes et les femmes de Ben Guerdene. Ces vaillants guerriers du désert, qui ont fait mordre la poussière à ces terroristes qui croyaient, pourtant, évoluer en terrain conquis. Ces habitants de Ben Guerdene qui ont dit non à l'envahisseur, qui ont su faire en une demi journée ce que les plus grandes armées du monde réunies n'ont pas pu réaliser en près de deux ans. Mais plus que la visite elle-même du chef du gouvernement à la forteresse du sud est tunisien, ce fut l'accueil que lui ont réservé les habitants de Ben Guerdene qui aura été le plus éloquent. Habib Essid a été, en effet, envahi par une foule enthousiaste qui criait à s'en arracher les poumons, son amour à la Patrie, qui scandait sa volonté, voire même, son entêtement, à défendre la moindre parcelle du sol de la Patrie. Habib Essid n'a pas pu se retenir. Il plongea dans la foule qui l'acclamait et qui le saluait si chaleureusement. Il était, pourtant venu, presque, les mains vides. Il n'avait pas grand-chose à offrir à la ville. Et puis, rien de ce qu'il aurait pu ramener avec lui n'aurait été une contrepartie qui égale l'exploit qu'avaient fait ces fiers tunisiens. D'ailleurs, ces fiers guerriers du désert ne demandaient rien. Ils se pressaient autour de Habib Essid, pas pour demander quelque chose, ni pour quémander quoi que ce soit. Ils étaient trop fiers pour çà. Ils s'empressaient autour de lui, juste pour lui signifier leur soutien et leur amour à la Patrie. Il faut dire qu'ils voyaient en lui, l'incarnation vivante de cet Etat qui leur manquait tant. En effet, Habib Essid, l'homme apolitique qui se bat depuis plus d'un an, contre vents et marées, et contre la mauvaise volonté des uns et les coups bas des autres, sans rien demander en contrepartie, sauf, peut-être, qu'on le laisse travailler pour sortir ce petit bout de merveilleux pays, de la situation catastrophique où on l'a mis, ne peut qu'incarner l'état d'esprit des hommes et des femmes de Ben Guerdene, de même, certainement, que des vrais patriotes dans toutes les régions du pays. Du coup, et dans un élan spontané, tous les habitants de Ben Guerdene se sont rués pour saluer Habib Essid, voyant en lui le symbole de l'Etat qu'ils avaient perdu depuis si longtemps. L'Etat qui travaille, l'Etat qui se démène, l'Etat qui les change de cette satanée classe politique qui les avaient, un moment, écœurés, et fait perdre leur confiance en le pays et ses hommes. Ce qui s'est passé ce dimanche à Ben Guerdene avait quelque chose de magique. Nous avons pu revoir les vrais tunisiens fiers et heureux, tous unis, au grand dam des politiciens qui se retrouvent, ainsi, lâchés par un peuple qui les a vomis. Les scènes de liesse, aujourd'hui à Ben Guerdene auront, certainement, fait rager quelques uns qui avaient misé sur les farouches populations du sud de la Tunisie, croyant pouvoir en faire des rebelles et des indépendantistes. Ces messieurs-dames doivent déchanter, maintenant, et se mettre en quête d'une autre manigance pour pouvoir diviser la fière Tunisie.