Avec les dernières nominations dans les directions générales du ministère de l'intérieur, Habib Essid a, certainement, frappé un grand coup, un coup de maître. Un coup comptant double, quand on sait que non seulement, il a pu faire réintégrer la crème de la crème de la hiérarchie sécuritaire qui avait été écartée, il y a cinq ans, sous l'impulsion de personnes malades et étouffées par une rancune qui n'a d'égal que la peur de voir ressurgir au grand jour, certains dossiers, personnels, qu'on aurait aimé voir définitivement enfouis dans les sous sols de l'oubli. Mais, avec la même pierre, Habib Essid a pu donner un sérieux coup de balai dans les couloirs et bureaux du ministère investis depuis un certain temps par une vermine qui a été assez dure à éradiquer. Du coup, une grande majorité des tunisiens, hormis, bien sûr, certaines âmes malades et certains ex-agents doubles au passé trouble, se sont réjouis de commencer à entrapercevoir le bout du tunnel des crimes en séries et du terrorisme rampant et jouissant d'une impunité certaine. Car, il est indéniable que le corps de la sûreté tunisienne est en train de se guérir doucement, mais sûrement, de la gangrène qu'on lui avait, sciemment, inoculée. Et maintenant avec un corps sain et vigoureux, la machine de la lutte contre la vermine va pouvoir repartir et entamer la grande lessive dont a cruellement besoin le pays. Mais à quoi bon avoir un corps sain et vigoureux sans la tête ? Et la tête dans notre cas, puisque quoi qu'en disent certains, nous sommes bel et bien en état de guerre contre une puissance nuisible qui ne cherche qu'à réduire le pays à l'état de ruines, comme elle avait fait avec d'autres pays naguère prospères et qui ne sont plus que de vulgaires monticules fumants de ruines, la tête c'est forcément un service de renseignements, de collecte de données et de suivi du terrain, infaillible. En d'autres termes, il ne faudrait pas espérer grand-chose avec le retour des vrais Hommes de la sûreté sans la réinstauration, toutes affaires cessantes, des services de la sûreté de l'Etat. Seul organisme capable de coordonner et de booster la lutte contre le terrorisme. Donc, trêve d'hésitations et de conciliabules ! Habib Essid devrait prendre le taureau par les cornes et prendre les mesures qui s'imposent en vue de remettre sur pieds les services de la sûreté de l'Etat, afin de donner à ses nouveaux/anciens limiers de l'intérieur un instrument de valeur dans leur lutte contre le terrorisme. Habib Essid ne devrait pas avoir d'états d'âme, ni chercher à épargner les sentiments des âmes malades qui avaient décidé de sacrifier la sûreté de l'Etat, sur l'autel de leur traitrise et de leurs complexes. Car le jour où il faudra rendre des comptes, il sera seul à le faire. Seul, devant la Patrie, devant le monde, et il ne pourra pas expliquer qu'il n'avait pas pu donner aux sécuritaires la possibilité de gagner leur guerre contre le terrorisme, juste pour plaire à certaines âmes malades et à une poignée de traitres.