Le parti islamiste Ennahdha veut reprendre sa place aux commandes du pays. Et il commence à s'impatienter. Les islamistes n'ont, certes, jamais, lâché les commandes, et après les dernières élections générales, ils ont su s'y maintenir, en se payant le luxe de faire croire aux tunisiens que c'est Nidaa Tounes qui commande. Mais là, les islamistes veulent revenir au devant de la scène. Quoique... pas trop. Car ils savent bien que la conjoncture économique défavorable, leur serait fatale. Mais ils faudra bien qu'ils maitrisent un peu plus les rênes, vu qu'il y a péril à la demeure, et que la confrérie internationale, toute entière, est en train de passer un mauvais quart d'heure, à cause de l'appréhension occasionnée auprès des « alliés » occidentaux, des islamistes, suite à leurs trop nombreux méfaits en termes de terrorisme. Et il y a les échéances électorales américaines qui tombent mal et qui font que leurs principaux alliés prennent une certaine distance d'eux, histoire de faire oublier leurs « connivences ». Par ailleurs, sur le plan national, les enquêtes et les actions contre le terrorisme islamiste commencent à trop gêner, or il semble être hors de question, pour le moment, de virer l'homme fort de la sûreté nationale, Abderrahmen Belhaj Ali, soutenu et apprécié par la quasi-totalité des tunisiens. Donc, il devient primordial, pour Ennahdha, de mieux contrôler le système, tout en laissant à Nidaa, et aux autres, le « risque » de diriger « en vitrine ». Pour ce faire, le cheikh semble avoir trouvé la combine. Ils vont faire de sorte de créer le poste de vice-chef-du-gouvernement. Et ils vont y placer leur homme. Et çà fait longtemps qu'ils y travaillent, en soufflant le chaud et le froid, en donnant des déclarations et leur contraire, quand au nombre de portefeuilles exigés, en rappelant le « poids » électoral de leur parti, et surtout, son poids parlementaire, puisqu'ils constituent, désormais, le plus grand bloc au Bardo. Ils n'ont eu de cesse de répéter qu'ils sont d'accord pour laisser les ministères régaliens aux autres... Ils ont donné l'impression d'avoir fait toutes les concessions ! Donc çà serait la moindre des choses que de leur accorder ce « petit » poste qu'ils s'évertuent à présenter comme secondaire, et qui se limiterait à de la coordination et à une corvée de paperasse (à la rigueur). Sur un autre plan, ils ont pris le soin de préparer leur « protégé » destiné à ce poste. En l'occurrence, le « en apparence, si doux » Zied Laâdheri, actuel ministre de l'emploi. Ils ont fait de sorte qu'il passe sa dernière « investiture » sans trop de bobos. Ensuite ils en ont fait le secrétaire général de leur parti. Poste qui l'habilite, en théorie, à aspirer à la présidence du gouvernement, si on considère qu'ils constituent le parti le plus fortement représenté au parlement. Et n'est-ce pas pour çà qu'ils n'ont pas cessé de répéter qu Laâdheri sera appelé à occuper des fonctions plus importantes au sein du prochain gouvernement? Et quoi de plus important qu'un ministre dans un gouvernement?? Et ce projet, les islamistes d'Ennahdha commencent, de plus en plus, à en parler. La dernière fois, il a été annoncé par Abdellatif Makki, à l'issue de la dernière réunion des leaders du parti avec Youssef Chahed, dans le cadre des concertations en vue de former le prochain gouvernement. Et ce poste, gageons qu'ils vont réussir à l'imposer, et à y installer Zied Laâdheri. Et gageons, aussi, que ce dernier en fera bon usage, selon les projets d'Ennahdha, et pour préparer leur retour franc et, probablement, définitif à la primature dans le pays. Il faut reconnaitre qu'ils en ont dans la tête, et qu'ils sont imbattables, histoire de combines !