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Ennahdha au gouvernement : carte gagnante ou pion perdant ?
Publié dans Business News le 21 - 01 - 2015

La grande question qui se pose aujourd'hui est de savoir si Ennahdha fera ou non partie du futur gouvernement de Habib Essid. Deuxième gagnant des législatives du 26-Octobre, le parti de Rached Ghannouchi semble avoir fait son choix et annonce, d'ores et déjà, qu'il en sera membre. C'est, en revanche, du côté de ses adversaires politiques que les choses se corsent et la décision se révèle être un véritable casse-tête.
« Ennahdha fera partie du prochain gouvernement ». C'est, en tout cas, ce qu'a décidé le conseil de la Choura du parti islamiste dans sa dernière réunion datant du 10 janvier. La haute autorité du parti, qui fait la pluie et le beau temps, a tranché. Si cette participation reste conditionnée par « une adéquation des programmes et les visions », il reste à savoir de quelle manière Ennahdha fera partie du gouvernement Essid.
Aujourd'hui, les portefeuilles ministériels qui pourraient être attribués au parti ainsi que la nature même du gouvernement n'ont pas encore été tranchés. « Nous sommes au premier stade des discussions et n'avons pas encore proposé de noms pour le futur gouvernement », avait déclaré hier Noureddine Bhiri dans une déclaration à radio Shems. Le président du bloc d'Ennahdha au Parlement explique, par ailleurs, que la nature même du gouvernement n'a pas encore été tranchée et qu'elle devra être définie avant même d'arriver aux propositions de noms des futurs ministres. Au stade actuel des choses, on ignore encore si le gouvernement de Habib Essid sera politique, de coalition ou d'union nationale, mais on sait en revanche que la participation d'Ennahdha y est indubitable. C'est ce que certifie, par ailleurs, Houcine Jaziri, cet autre cadre du mouvement, sur Mosaïque Fm dans une interview donnée le 19 janvier.
Si la participation d'Ennahdha ne pose pas d'interrogations au parti lui-même, c'est plutôt du côté de ses adversaires au pouvoir que le doute subsiste. Nidaa Tounes, premier parti des élections législatives et dont le président a été élu à la magistrature suprême, se retrouve aujourd'hui au devant de la scène politique du pays. S'il a certifié à maintes reprises qu'une coexistence avec Ennahdha était « incontournable », le parti devra aujourd'hui composer avec la déception de ses bases, mais aussi de ses eventuels alliés, sans lesquels il n'aura pas la majorité au parlement.
A l'heure actuelle, la participation d'Ennahdha ne semble pas faire de doute. Les pourparlers porteraient plutôt sur la manière la plus douce avec laquelle le parti devra intégrer le gouvernement, sans trop faire de vagues. En effet, la possibilité qu'Ennahdha intègre le gouvernement, sans vraiment en faire partie, reste posée. Un tour de passe-passe qui permettra au parti islamiste de proposer des noms de ministres « indépendants » pour des portefeuilles ministériels. Indépendants, en théorie car ils n'émanent pas du parti, mais en seraient proches et en auraient l'aval. Ainsi, grâce à cette participation « indirecte », Ennahdha intégrera le gouvernement sans vraiment en faire partie.
Mais il n'est pas question que d'anciens noms soient proposés. Selon les dires de Lotfi Zitoun, hier sur la radio nationale, les noms qu'Ennahdha proposera pour faire partie du gouvernement Essid « n'auront pas occupé de postes ministériels au sein de la Troïka ». Voilà qui permettra de pallier à l'image d'échec que le parti traine depuis son dernier exercice de pouvoir. Une image brandie sans cesse par les bases et partisans de ses adversaires politiques.
Cette décision donne des sueurs froides aux dirigeants de Nidaa Tounes qui n'arrivent pas encore à se mettre d'accord. En effet, Nidaa Tounes s'était engagé, tout au long de la campagne électorale pour les législatives et même pour la présidentielle, à ne pas s'allier avec Ennahdha. Cette question a, cependant, toujours été prise avec des pincettes lors de la campagne, le parti ayant eu besoin du soutien du parti islamiste. Lors de son dernier meeting de campagne dans la ville de Sfax, Béji Caïd Essebsi, ancien président du parti, avait déclaré qu'aucune alliance avec Ennahdha n'était à l'ordre du jour, rassurant ses partisans ainsi que les bases du parti. L'actuel locataire du Palais de Carthage avait cependant nuancé en affirmant : « Nous ne pourrons gouverner seuls, nous avons une majorité relative. Ils ne nous ont pas proposé d'alliance mais nous sommes obligés de nous entretenir avec eux et de prendre leurs avis ». Voilà qui est plus que jamais d'actualité aujourd'hui.
Ceci dit, les bases de Nidaa ainsi que ses partisans ne cautionnent pas du tout ce « partenariat ». « Que dirons-nous aux Tunisiens si on ne respecte pas notre promesse ? Allons-nous leur dire que c'était un simple engagement moral ? », a lancé Mondher Belhaj Ali, diriegant de Nidaa, au sujet d'une présence d'Ennahdha au gouvernement. «Les femmes tunisiennes ne souhaitent pas voir ce parti au gouvernement », a-t-il tranché.
Mais ce n'est pas seulement des partisans et bases de Nidaa que le parti risque de s'attirer les foudres. Le Front Populaire, troisième force sur l'échiquier politique, a conditionné sa participation au gouvernement Essid par la non-participation d'Ennahdha. Hamma Hammami, leader du parti, l'a déclaré à maintes reprises : le Front ne fera pas partie d'un gouvernement dans lequel Ennahdha est membre. Voilà qui a le mérite d'être clair. D'ailleurs, aujourd'hui même, le Front Populaire annonce dans un communiqué qu'il ne participera pas au prochain gouvernement de Habib Essid. Le dirigeant du Front, Zouheir Maghzaoui, a déclaré aujourd'hui sur Radio Jawhara que le FP « refuse de participer à un gouvernement qui comporte dans ses rangs de figures de l'ancien régime, mais aussi des membres d'Ennahdha, responsables, selon ses dires, de la recrudescence de la violence et du terrorisme en Tunisie », et ce prenant en considération les craintes de ses électeurs quant au retour à une période jugée révolue.
La participation d'Ennahdha au prochain gouvernement serait-elle une erreur ? C'est ce que semble en tout cas penser son ancien secrétaire général qui s'en est désolidarisé en décembre dernier. Hamadi Jebali, qui briguerait un mandat présidentiel en 2019 et qui parle même de créer son propre parti, a expliqué dans un entretien à l'agence de presse allemande, qu'Ennahdha aurait tout intérêt à intégrer les rangs de l'opposition. « La participation d'Ennahdha au futur gouvernement de Habib Essid est une erreur envers la démocratie naissante puisqu'elle prive la scène politique nationale d'une opposition puissante ».
En effet, si les deux premières forces politiques du pays se placent dans le pouvoir que restera-t-il du côté de l'opposition ? Le Front Populaire semble être pour l'instant l'unique formation politique de taille à décider de se placer du côté de l'opposition, mais fera-t-elle le poids face aux deux mastodontes de la politique, Ennahdha et Nidaa ? La situation peut, en effet, se révéler très dangereuse avec un tel déséquilibre. Alors participera ou participera pas, Habib Essid aura son mot à dire. Synda TAJINE


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