Une soixantaine d'associations tunisiennes a signé le 27 mars 2017 l'appel à l'abrogation de la circulaire qui date du 5 novembre 1973 et qui empêche les tunisiennes à se marier à des hommes non-musulmans. En effet, le rassemblement associatif auquel participe plusieurs acteurs de la société civile à l'instar du Collectif Civil pour la défense des libertés individuelles, la Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives (FTCR), « A9aliyat », Association de soutien aux minorités et Beity a inusité sur la nécessité de retirer la circulaire rétrograde et diamétralement opposé à la constitution adoptée en 2014. Cette dernière stipule entre autres « la liberté de conscience » et l'égalité en droits et en devoirs des citoyens et citoyennes. De manière générale, la coalition associative a dénoncé la circulaire, Sana Ben Achour, juriste et présidente de Beity (Refuge des femmes sans domicile) a expliqué : « il est aujourd'hui inadmissible qu'une simple circulaire, de valeur juridique quasiment nulle (…), commande la vie de milliers ». Wahid Ferchichi, de l'Association tunisienne de défense des libertés individuelles (Adli), a quant à lui soulevé la problématique de considérer « la tunisienne comme musulmane à priori » alors « qu'aucun certificat légal ne prouve la religion » en Tunisie. De son côté, le collectif a indiqué dans un communiqué que la circulaire « remet en cause un droit fondamental pour tout être humain: le choix libre du conjoint (…). Cette prohibition est une souffrance pour des milliers de Tunisiennes et leurs familles ». Concernant le texte de loi, il exige pour tout mariage d'une tunisienne avec un non-musulman un certificat de conversion à l'islam, un papier qui n'est pas demandé dans les cas de mariage de tunisiens avec une étrangère non-musulmane. Ainsi, si la tunisienne se marie à l'étranger avec un non-musulman, le mariage ne peut pas être enregistré en Tunisie. Cette initiative qui demeure ouverte à toute la société civile et les militants des droits de l'homme espère parvenir à retirer la circulaire d'ici novembre 2017. Notons qu'une campagne de sensibilisation auprès de l'opinion publique et un colloque sont prévus. Aussi des rencontres avec les ministres de la Justice, de l'Intérieur ainsi que le Chef du Gouvernement sont programmées.