Concernant les trop nombreux feux de forêt qui ont consumé de larges pans de la couverture forestière de la Tunisie, ces dernières semaines, Taher Belkhodja, expert sécuritaire, n'y est pas allé par quatre chemins, et n'a pas mâché ses mots. Pour lui, çà ne pourrait être que l'œuvre des terroristes. Il a ajouté qu'il plaignait les gens qui habitent en lisière de ces forêts infestées de terroristes, expliquant qu'ils y vivent sous la menace continue de ces hommes armés, et sont obligés de se plier à leurs exigences, faute de quoi, ils risquent fort, comme cela s'est passé avec les deux pauvres bergers qui ont été décapités, pour les avoir suspecté de rapporter à la garde nationale, les mouvements de ces groupes armés. Il a précisé que les quelques personnes arrêtées dans le cadre des enquêtes en rapport avec ces incendies, ne peuvent avoir tout allumé, tous seuls, et dans cinq gouvernorats différents. Il y a, forcément, la main des terroristes. Il reconnait, là, la signature des terroristes, qui ordonnent aux jeunes et aux riverains, sous la menace ou contre de l'argent d'allumer les multiples foyers de façon simultanée, et un peu partout. Et ce, pour disperser les efforts de l'armée et des agents des forces de sécurité. Il a ajouté que l'on savait, dès le début, que nos forêts étaient en danger, et qu'il pouvait y avoir des incendies provoqués. Et dire, a-t-il ajouté qu'il y a cinq ans, un ministre a osé affirmer que l'Etat avait repris le contrôle du Chaambi, et qu'il n'y avait plus de terroristes. Or, a-t-il ajouté, je suis sûr qu'une bonne partie de ces terroristes vit normalement en ville, la journée, avant de rejoindre le maquis, la nuit tombée, et ce, au vu et au su de tout le onde. Et maintenant que la vague de feux va s'achever, il va falloir penser à l'avenir, et ne plus gérer les problèmes de façon instantanée, et arrêter d'y penser à peine la crise dépassée. Car avec la gestion actuelle de ces zones, nous allons être « dépassés par les évènements », et nous resterons à la merci de ces « chiens ». Il va falloir traiter le problème de façon radicale, comme nous l'a appris Bourguiba. Il faut oser déplacer les familles qui vivent dans ces zones, de façon provisoire, vers d'autres lieux, et leur donner les moyens de vire décemment. Après, on fermera les limites des montagnes, pour qu'elles constituent, réellement, des zones militaires fermées. D'autant plus qu'il ne s'agit pas de zones extrêmement étendues. Comme çà, on pourra travailler tranquillement, et radicalement, sans avoir à se soucier de citoyens qui vivent dans ces zones, et sans revoir tous ces épisodes de ravitaillement, par connivence ou par peur, de la part des riverains. Il faudra, ensuite, les combattre dans une guerre de gangs, puisque ce sont des gangs armés, et qu'on ne pourrait les combattre de front avec une artillerie lourde, ou l'aviation. Comme il va falloir collaborer de façon très étroite avec nos frères les algériens, pour venir à bout de cette vermine. Car les montagnes traversent les frontières des deux pays, et il faut leur couper les routes de repli. Il faut profiter des moyes de l'armée algérienne qui a réussi à déployer 80 000 soldats pour contrôler ses frontières. Donc, nous avons tout intérêt à travailler sur un front commun avec nos frères les algériens sur ce dossier.