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Discours de Donald Trump aux Nations Unies, un ramassis de menaces guerrières, de défis intrépides , d'actes de désengagement et de réflexes unilatéralistes !
Droit dans ses bottes, fidèle à sa sulfureuse et sulfurique image, le cow-boy de la Maison Blanche, Donald Trump, a fait trembler hier les arcanes des Nations Unies, à l'ouverture de la 72ème session de l'Assemblée Générale. Comme chaque fois qu'il ouvre la bouche, il a encore une fois choqué, en prononçant, à la tribune onusienne, un discours guerrier, ponctué de menaces et de déclarations de guerre à peine voilées, dans un langage au vitriol, multipliant les défis à l'encontre de la communauté internationale et les annonces de désengagement de son pays de certains accords multilatéraux d'importance critique pour le monde. Pour une première sortie à l'Assemblée Générale des Nations Unis, Donald Trump, comme toujours, n'est pas passé inaperçu, défrayant, comme prévu, la chronique diplomatique et adressant les pires messages à l'opinion publique internationale. Reprenant à son compte les effrayants concepts de "Etat voyou" et " axe du Mal ", chers à l'illustre obscur président, de sinistre mémoire, George Bush, l'agité du bureau ovale a conforté, d'un part son lectorat, en réitérant les grandes lignes de son discours d'investiture, notamment le principal slogan de campagne "l'Amérique d'abord", d'autre part, ses adversaires, aux Etats-Unis et à travers le monde, de plus en plus persuadés qu'ils ont affaire non à un chef d'Etat, qui plus est première puissance militaire mondiale, mais un chef de guerre, dépourvu de sens tactique, démuni discernement, avançant sans vision ni stratégie. Au mépris de la Charte des Nations Unies, basée sur les principes de la paix et de la sécurité internationales, Le yankee noir dégaine et fulmine, menaçant de "détruire totalement la Corée du Nord" si Pyongyang s'aventure à viser militairement son pays ou un de ses alliés. L'Iran qu'il a qualifié de "dictature corrompue derrière le masque trompeur de la démocratie " et de "régime meurtrier" ainsi que le Venezuela, qu'il a traité de "dictature socialiste", dénonçant la "situation inacceptable" prévalant dans ce pays, contre laquelle il s'est dit "prêt à prendre de nouvelles mesures", sans en préciser ni la nature ni la portée, sont également épinglés d'une manière aussi violente qu'alarmiste. Il n'est pas inutile de rappeler que les trois pays que "le flic mondial autoproclamé" a placés au premier rang de sa liste d'ennemis, à savoir la Corée du Nord, l'Iran et le Venezuela, sont des pays souverains, membres des Nations Unies, organisation dont le principal mandat consiste à développer la négociation et le compromis et la première mission à cultiver la paix et la sécurité partout dans le monde. Sur un autre plan plus militaire, il est établi que ni la Corée du Nord, et encore moins l'Iran, ne constituent vraiment une menace militaire à l'égard des Etats-Unis, dont la force de frappe et le bouclier anti-missile sont sans commune mesure avec le reste du monde, en particulier ces deux pays qui ne sont qu'à leurs premiers pas dans le domaine nucléaire. Dans l'hypothétique scénario de guerre, classique ou à plus forte raison nucléaire, ce seraient la Corée du Sud et le Japon, alliés des américains, qui en feraient les frais, outre la Corée du Nord qui en serait massivement dévastée. Les Etats-Unis en sortiraient indemnes, compte tenu de la distance et de leur suprématie militaire écrasante. Dans ce contexte, il n'est pas insensé que la Corée du Sud et le Japon demandent, dans une logique militaire de dissuasion, de se doter de l'arme nucléaire, hypothèse que l'Administration américaine jugerait certainement irrecevable, mais avec "l'avocat du diable", n'importe quelle option reste ouverte, même la pire. Sur sa lancée, Donald Trump, coincé dans son approche unilatéraliste et extraterritoriale, n'a pas manqué de réitérer sa position de remettre totalement en cause l'accord nucléaire avec l'Iran et l'Accord de Paris sur les changements climatiques que "l'orange mécanique" (en référence à sa crinière rouquine) a affublé de "accord de la honte", ne manquant pas l'occasion, au sujet de ces deux dossiers, de lancer une énième pique à son prédécesseur, Barack Obama, architecte, au nom des Etats-Unis, des deux accords en question. De mémoire de diplomates, habitués aux joutes onusiennes, jamais un président américain n'a pilonné un discours autant brutal, avilissant et menaçant. Faire presque une déclaration de guerre, contre la Corée du Nord, de l'enceinte même des Nations Unies discrédite, rabaisse et bafoue l'organisation internationale et ses principes et ses valeurs. Du jamais vu de la part d'un président américain, aussi belliqueux qu'il fût. Même Georges Bush, connu pour sa tonalité agressive, passerait pour un enfant de chœur devant lui. En rabaissant les Nations Unies, le magnat de l'immobilier, bombardé président des Etats-Unis dans un concours de circonstances, n'a pas soupçonné ne serait-ce une seconde qu'il a décrédibilisé avant tout son pays. En conclusion, haut en couleurs, pétri de menaces, de défis, d'hostilités et de postures violentes, autant dangereuses qu'unilatéralistes, le premier discours de Donald Trump est taillé dans la même veine que ses précédentes fracassantes et non moins périlleuses interventions, à savoir outrancière, incohérentes et egocentriques. Son populisme à deux sous, qui a certes été une lame de fond électorale, ne peut constituer un bon levier pour gouverner et pour s'adresser au monde. Sa politique extérieure est à son image, lunatique, impulsive, versatile, imprévisible et compulsive. Aux Etats-Unis, la santé mentale, l'indigence intellectuelle et l'incapacité politique de Donald Trump, fantasque et narcissique, est en ligne de mire par ses détracteurs, dans la perspective de lancer une procédure de destitution, "impeachment" dans le jargon politique américain.