Tunisie : la sécurité, "une priorité" par Europe1fr Le Premier ministre provisoire, M. Béji Caïd Essebsi, vient d'annoncer “qu'il n'y a plus de couvre feu en Tunisie” dans une interview accordée à Radio Europe1, ce matin à Paris. Le 8 mai dernier, le Premier ministre du Gouvernement de transition avait en effet laissé craindre un possible report des élections. Les Tunisiens sont appelés à élire le 24 juillet une Assemblée constituante, qui aura la tâche d'adopter une nouvelle Constitution et de préparer des élections. “Actuellement, les élections ne dépendent plus du Gouvernement, parce qu'il y a une commission spéciale (qui en est chargée), a-t-il précisé.Mais il ajoute que “tout retard serait préjudiciable à la Tunisie car nous voudrions qu'une situation de légalité s'installe puisque pour le moment nous sommes dans une situation particulière.” Ennahdha aura sa place spécifique Concernant les craintes sur la montée d'un courant islamique en Tunisie, M. Caïd Essebsi a affirmé l'attachement de la Tunisie à la religion islamique et que l'islamisme est une exploitation politique de la religion.Il a estimé que le mouvement Ennahdha a la liberté d'exercer comme tous les partis et qu'il aura son poids spécifique dans le paysage politique tunisien au cours des prochaines élections du 24 juillet. Ces élections devront mettre en lumière les poids électoraux réels des 73 partis politiques actuellement reconnus en Tunisie. La sécurité, “une priorité” “Dans toutes les révolutions il y a des débordements et nous les avons acceptés parce que c'est dans la nature des révolutions. Mais maintenant nous sommes arrivés à la normalité”, a poursuivi Béji Caïd Essebsi. “La sécurité a toujours été la priorité de notre Gouvernement”, a martelé Béji Caïd Essebsi, une dizaine de jours après de nouvelles manifestations à Tunis. Les violences qui avaient émaillé ces rassemblements avaient notamment amené le gouvernement à rétablir temporairement le couvre-feu. Et le chef de file du Gouvernement de transition d'ajouter : “la voie de la démocratie est un chemin long, on ne passe pas du noir au blanc sans transition. Nous avons des problèmes et nous sommes en train de les résoudre”. Juger Ben Ali, une question de principe La Tunisie veut-elle juger l'ex-dictateur Ben Ali, au pouvoir durant 23 ans. “Absolument, le peuple tunisien a le droit que ceux qui ont été fautifs à son égard soient jugés”, a affirmé Béji Caïd Essebsi. Et le Premier ministre de rappeler que la Tunisie a déposé un mandat d'amener (l'équivalent d'un mandat d'arrêt, ndlr) à l'égard de son ancien dirigeant. Le Premier ministre du Gouvernement de transition doit rencontrer mercredi son homologue français François Fillon. Pointée du doigt pour ne pas avoir compris l'ampleur de la révolution tunisienne et ne l'avoir soutenu que tardivement, la France s'est depuis lancée dans une vaste opération de séduction à l'égard des dirigeants tunisiens.