Le président de l'Ordre des Ingénieurs Architectes Tunisiens, Adnène Ben Nejem, a affirmé à Tunisienumérique que l'origine du problème dans la nouvelle loi qui réglemente l'intervention dans les bâtiments vétustes , réside principalement dans le fait qu'elle est dangereuse du point de vue de la forme et qu'elle est contraire à la Constitution sur le plan du procédé de sa rédaction sur le patrimoine architectural. En effet, selon lui, les rues de la capitale et d'autres villes comme Sfax, Gabès et Sousse sont remplies d'architectures uniques des XIXe et XXe siècles qui doivent être conservées. Il a ajouté que cette loi a été transmise à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) par le ministère de l'Equipement et de l'habitat sans consulter les spécialistes du patrimoine. Ben Nejem a indiqué que le délai d'un mois seulement a été fixé pour s'opposer à la démolition de tout bâtiment que la municipalité décide de faire tomber. Il a souligné que l'Ordre des Architectes n'est pas contre la restauration et l'amélioration de ces bâtiments, en particulier ceux qui constituent une menace pour la vie des résidents ou même ceux à proximité, mais demande à ce qu'une étude approfondie et un inventaire de ces bâtiments soit effectués pour en déterminer la valeur historique et culturelle. On devrait pour cela se référer à un spécialiste en histoire et à un spécialiste en architecture, tout comme on doit prendre en compte l'esthétique de certains endroits, tels que le centre-ville de la capitale et la vieille Médina, a-t-il ajouté. Ben Nejma a souligné la nécessité de protéger ces biens classés au patrimoine mondial en particulier sans se laisser entraîner par des calculs étroits, qui sont en majorité d'ordre économique. On rappelle que les Architectes discuteront de cette question ce mardi à l'Assemblée des représentants du peuple où ils examineront la possibilité de modifier cette loi. La commission de l'industrie, de l'énergie, des ressources naturelles et de l'infrastructure de l'ARP a entamé le 8 février dernier la discussion du projet de loi destinée à réglementer les 7 phases d'intervention dans les bâtiments vétustes au nombre d'environ cinq. Ainsi ce sont les services municipaux concernés et les services techniques du ministère de l'Equipement et de l'habitat ainsi que les services techniques du ministère en charge du patrimoine qui doivent dans les 3 jours à compter de la date de notification, en cas de danger imminent, émettre la décision d'évacuation et la mise en œuvre de toutes les mesures nécessaires pour prévenir les risques et la protection des personnes, allant jusqu'à la décision de démolition ou de réfection, en passant par la prise en charge des familles évacuées.