Maintenant que les élections municipales ont eu lieu, et que les islamistes d'Ennahdha ont été réconfortés par une victoire étriquée, face à leur « frère ennemi » Nidaa Tounes... Maintenant qu'ils sont en bonne voie pour reconquérir le pouvoir par la base, et à partir des régions, comme l'a si bien expliqué leur Cheikh... Maintenant qu'ils ont eu ce qu'ils voulaient, que vont-ils pouvoir faire de Youssef Chahed et de son équipe ? Eux qui se sont acharnés à le défendre au nom de la sacro sainte stabilité politique, soit disant nécessaire pour la relance du pays, vont-ils maintenir le cap et persister à défendre le chef du gouvernement, ou vont-ils laisser tomber leur principe de stabilité politique, et, par la même occasion, laisser tomber Youssef Chahed après la victoire dont ils avaient un besoin vital, et reprendre leur négociations qui s'annoncent très ardues, pour choisir qui ils veulent, là où ils veulent et imposer leurs « compétences » dans le maximum de ministères, et pourquoi pas, à la présidence du gouvernement? Rien de moins sûr de la part de ces gens qui n'ont aucun principe, en dehors de la nécessité de survie et de prospérité de leur confrérie. D'ailleurs, ils ont commencé à amorcer leur virage, en vue de changer de cap, et s'aligner sur la position de ceux qui veulent la tête de Youssef Chahed. Il suffit d'écouter les déclarations de leur leader Ali Lâarayedh, pour le comprendre. Puisqu'il dit sans la moindre équivoque, qu'il est, désormais, temps, d'opérer un changement au gouvernement, histoire d'injecter un sang nouveau et de mettre en place une équipe qui tirerait sa légitimité des résultats des dernières élections, entendre par là, eux et, à la rigueur, Nidaa Tounes, deuxième aux suffrages. Alors que pour les autres, ils ont perdu non seulement aux élections, mais aussi, comme l'a expliqué leur Cheikh, le droit à la parole. Donc, il semblerait, sauf coup de théâtre de dernière minute, du genre que seul BCE en a le secret, que les jours du gouvernement Youssef Chahed soient comptés. Et à partir de demain, il risquerait de se voir signifier « la fin de sa mission », à la faveur d'une décision attendue dans ce sens, lors de la réunion des parties signataires du document de Carthage. Dans lequel cas, il va falloir tenter de voir qui sera l'heureux élu, qui aura la chance de conduire une équipe à majorité nahdhaouie, pour le bien du pays. Et qui aura la chance d'avoir à accomplir une tâche facile, vu que le plus dur a été fait et que les inégalables compétences dont pullulent les parties signataires du document de Carthage, lui auront tracé les grandes lignes de sa politique à venir. Mais alors, si jamais le futur gouvernement échoue à son tour, ces lumières sauront-ils avouer que c'était de leur faute, ou vont-ils en faire endosser la responsabilité au futur chef du gouvernement qui aura commis le tort d'avoir suivi leurs directives ?