La tension a été ravivée au Moyen-Orient depuis l'élection du président américain, Donald Trump, atteignant son comble ce lundi, avec l'inauguration du siège de l'ambassade des Etats-Unis à Al-Qods (Jérusalem) suite à la décision controversée de transfert de la mission diplomatique et de la reconnaissance de cette ville comme capitale d'Israël. Une situation qui a attisé les tensions dans la région et bloqué le processus de paix qui s'est engouffré dans une impasse encore plus hermétique, en dépit des déclarations optimistes des responsables américains, sur une issue possible au conflit du Moyen-Orient. Mobilisation des Palestiniens Les Palestiniens sont échaudés et prévoient des rassemblements et des mouvements de protestation contre cette décision, entraînant une forte mobilisation des services sécuritaires de l'Etat hébreu qui sont sur le qui vive. Israël a massé des troupes sur les frontières avec la bande de Gaza, théâtre ces dernières semaines de manifestations hebdomadaires des palestiniens, dans le cadre du mouvement du retour, ayant fait plus de 50 morts. L'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem qui coïncide avec la commémoration du 70ème anniversaire de la création d'Israël, est fêtée en grande pompe par les israéliens qui ne tarissent pas d'éloges à l'égard de Donald Trump, élevé au range de sauveur. Quelque 22 délégations de pays étrangers assistent à l'inauguration de cette ambassade qui sera marquée par une intervention via une vidéo-conférence de Donald Trump. Des milliers de manifestants ont commencé à se rassembler ce lundi pour protester contre ce transfert et dénoncer la décision du président américain. Désespoir des palestiniens En prenant la décision de transfert de l'ambassade américaine et la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël, Trump a ouvertement rompu avec des décennies de tradition diplomatique américaine de médiateur attitré entre israéliens et palestiniens. Il a aussi brisé un consensus international qui laissait le statut de la ville d'al-Qods être tranché par des négociations entre les deux parties. Très remonté contre cette décision, les palestiniens ont boycotté les rencontres avec les responsables américains estimant que l'administration de Donald Trump a pris partie et de ce fait s'est décrédibilisé comme médiateur dans le dossier du Moyen-Orient. En effet, les Palestiniens rêvaient de faire d'al-Qods Est la capitale de leur future Etat comme le stipule les résolutions des Nations unies relatives au partage de la Palestine. Bien que la décision de Trump ait été unanimement rejetée aux Nations unies par la majorité écrasante des pays du monde et malgré les menaces de sanctions proférées par l'administration Trump de couper les aides aux pays votant contre, les Palestiniens n'ont engrangé aucun profit. Les pays européens et autres pays occidentaux se sont contentés d'exprimer leur solidarité aux Palestiniens tout en réaffirmant leur respect des résolution pertinentes des Nations unies à cet égard. Des résolutions qui sont bafouées nuit et jour par Israël, sans qu'aucune sanction ne soit prise à son égard. Même la demande d'une reconnaissance formulée par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, auprès des pays européens, dans le but de compenser quelque peu le déséquilibre opéré par Donald Trump, n'a pas reçu l'assentiment des dirigeants européens qui ont argué ne pas vouloir prendre de décisions unilatérales. Au niveau des pays arabes et islamiques c'est la rhétorique des condamnations et des promesses de soutiens aux palestiniens sans jamais aller jusqu'à prendre une décision cruciale de nature à faire pression sur les Etats-Unis afin de revoir sa politique. Au contraire, les monarchies du Golfe et l'Egypte qui représentent les pays les plus influents et sont les proches alliés des Etats-Unis ont implicitement apporté leur soutien à la décision de Trump. La visite du prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salman aux Etats-Unis ainsi que les déclarations de complaisance à l'égard d'Israël prouvent que les arabes sont impuissants devant les Etats-Unis dont ils cherchent la protection pour préserver leurs régimes. Une situation qui traduit tout le désespoir des palestiniens obligés de payer pour l'indulgence de la communauté internationale à l'égard d'Israël en raison d'un complexe que traînent les européens depuis la deuxième guerre mondiale, à savoir leur silence devant le massacre des juifs par le régime nazi de Hitler. Israël un Etat voyou La Shoah, une réalité devenue un prétexte pour absoudre Israël de ses fautes et violations et la laisser agir en toute impunité, alors que tout celui qui met en doute ou fait des commentaires déplaisants sur ce drame dont ont été victimes les juifs, est mis au ban des accusés et risque la prison et le bannissement. Les Palestiniens sont la cible aujourd'hui des pires atrocités. Cela fait plus de soixante ans qu'ont les tue à petit feu, parqués dans des ghettos et privés de toute liberté. Pour un pays dont le peuple a été victime de massacres et d'injustices, la logique voudrait qu'il ne fasse pas subir de telles atrocités à un autre peuple. Pour un pays qui se dit champion du monde en démocratie, certaines violations et pratiques à l'égard des Palestiniens ne peuvent pas être justifiées du point de vue des droits de l'homme. Comme on le sait, la politique de deux poids deux mesures fait que tout ce qui touche les Israéliens est considéré comme sacré et suscite aussitôt des réflexions d'indignation et de condamnation alors que les Palestiniens sont massacrés quotidiennement dans le silence, l'indifférence et le déni total. Un histoire de promesse électorale Pour Donald Trump, considéré comme l'un des pires présidents américains qui traîne des casseroles en n'en pas finir, avec des scandales à répétition et des déclarations incendiaires de nature à attiser les tensions et provoquer la polémique, l'essentiel est de tenir les promesses électorales. Trump est obnubilé par le fait de briguer un second mandat présidentiel. Il fait tout pour l'obtenir. Heureusement, qu'aux Etats-Unis les mandats sont limités à deux sinon le monde aurait craint le pire avec un président imprévisible à la tête de la première puissance mondiale. Ainsi, le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem est une promesse électorale du président Trump qu'il veut mettre en oeuvre pour prouver à son électorat, essentiellement conservateurs qu'il tient parole. C'est ainsi qu'il n'a ps hésité à enfreindre les règles du commerce mondial instaurées de commun accord entre les pays du monde, à travers l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en imposant des taxes sur l'acier importé aux Etats-Unis, faisant ainsi fi des conventions à ce sujet. Rappelons que Trump avait crée le désordre dans les aéroports américains au début de son accession au pouvoir en faisant la chasse aux immigrés. N'eût été les décisions de la justice et des militants de la société civile américaine, les étrangers seraient persona non grata aux Etats-Unis. Même chose pour le mur controversé avec le Mexique que Donald Trump veut ériger aux frontières communes stigmatisant les citoyens d'un pays et reprochant aux alliés de ne pas contribuer assez à son projet. Sans parler des autres promesses saugrenues faites durant la campagne pour attirer les électeurs sans pour autant qu'elles soient traduites dans les fait. Donald Trump qui a dès son élection choisi son slogan pour les présidentielles de 2020 "Keep America great" (préserver la grandeur de l'Amérique) en remplacement de "Make America great again" (Faire recouvrer à l'Amérique sa grandeur) choisi pour le premier mandat, semble donc davantage préoccupé par un second mandat. Pour cela il semble prêt à tout faire.