L'ancien Président égyptien, renversé en février dernier, sera jugé par un tribunal égyptien, notamment pour le meurtre de manifestants. Les deux fils d'Hosni Moubarak, Gamal et Alaa sont également poursuivis. C'était la crainte de nombreux révolutionnaires égyptiens : voir Hosni Moubarak échapper à un procès par le biais d'un accord passé avec les militaires, qui détiennent toujours le pouvoir dans le pays. La décision annoncée mardi par le parquet général doit les rassurer: l'autocrate sera bien jugé, ainsi que ses deux fils, Gamal et Alaa. Tous trois sont poursuivis notamment pour «homicides volontaires et de tentative de meurtre de manifestants». Hussein Kamaleddine Ibrahim Salem, l'ancien chef des services de renseignements, est également poursuivi. Selon la chaîne Al Jazeera, la liste des chefs d'accusation est plutôt conséquente et pourrait conduire le procureur à requérir la peine de mort contre l'ancien chef de l'Etat. LES MOUBARAK VONT DEVOIR FAIRE FACE À LA JUSTICE Toujours hospitalisé dans la station balnéaire de Charm el Cheikh, Hosni Moubarak est dans un état de santé précaire mais stable. Son transfert vers une unité pénitentiaire médicalisée du Caire a été évoqué il y a plusieurs jours mais, selon l'agence Reuters, il n'est toujours pas d'actualité. Les locaux ne seraient pas adaptés pour recevoir l'ex-leader malade. Reste que l'étau judiciaire se resserre sur les Moubarak. Récemment, Suzanne, l'épouse du Président déchu, avait dû être hospitalisée après avoir appris qu'elle faisait l'objet d'investigations. L'ancienne première dame est soupçonnée d'avoir utilisé sa position pour son enrichissement personnel. Elle a été remise en liberté après avoir remis la totalité de ses avoirs à l'Etat égyptien. Le couple présidentiel, qui a régné sur l'Egypte pendant 30 ans, est dans la tourmente depuis que des manifestations massives ont conduit à la chute du régime le 11 février dernier, dans la foulée de la révolution tunisienne, qui avait chassé du pouvoir un autre autocrate, Zine El Abidine Ben Ali. Plus de trois mois après cette révolution qui a coûté la vie à de nombreux opposants au pouvoir, les Egyptiens ne sont pas pleinement satisfaits. Signe que les braises de la révolte sont encore chaudes, la décision de poursuites contre Hosni Moubarak intervient trois jours avant un nouveau grand rassemblement sur la place Tahrir. En ce lieu emblématique de leur mouvement, les manifestants entendent exiger la poursuite des réformes et la traduction devant la justice des principaux responsables de l'ancien régime. Il semble que sur ce dernier point, ils aient déjà gagné la partie.