Au cours d'un séminaire intitulé “Le Crime en Tunisie”, organisé par l'Institut tunisien pour les Etudes Stratégiques ce jeudi, 29 novembre 2018, M. Néji Jalloul, Directeur de l'Institut a qualifié ce phénomène de « terrorisme au quotidien ». Il a indiqué qu'après une stabilité relative, enregistrée en 2015, les indicateurs des délits sont de nouveau montés durant des deux années passées. En ce qui concerne les chiffres et les pourcentages, M. Jalloul a indiqué que l'année 2018 a enregistré une augmentation de 21% des agressions physiques sur les personnes, environ 39% d'offensives sur les enfants et la famille et 29 % de trafic de stupéfiants. Il a ajouté que le phénomène du crime a fait un bond et l'on s'attend à ce que le nombre d'affaires atteigne à la fin de l'année 200.000 cas. . Le directeur de l'Institut des Etudes Stratégiques a déclaré que la principale préoccupation, à cet égard est la diffusion de cette manifestation parmi les jeunes, où on note que 73% des personnes inculpées dans divers délits ont moins de 18 ans. Sachant qu'un million de jeunes Tunisiens est en dehors des Systèmes éducatifs, formatifs ou productifs, ce qui augmente le risque de délinquance. Dans le même contexte, M. Jalloul a estimé que l'évaluation de la Tunisie, classé 73 ème pays de la propagation de la criminalité dans le monde, n'est pas alarmant, alors que la sa classification à la 10 ème position des pays arabes est préoccupante. Il a souligné l'impératif de trouver des solutions à cette question. Concernant les issues possibles, il a suggéré de créer la fonction de Conseiller familial, notant que la désintégration familiale est une cause importante de la diffusion du crime. Il a proposé aussi de former des éducateurs de proximité qui travailleraient dans les quartiers à risque en coopération avec le Ministère de l'Education nationale, soulignant que cette expérience a été adoptée par d'autres pays comme la France. M. Jalloul a aussi recommandé d'intensifier les caméras de surveillance, une stratégie adoptée par le Qatar et qui a donné des résultats très positifs. De son côté M. Fethi Khemiri, Directeur des Politiques générales et du développement régional à L'Institut tunisien des Etudes Stratégiques a mis l'accent sur le fait que la prolifération du crime relève de la responsabilité collective de toutes les institutions économiques et éducatives ainsi que des structures de sécuritaires juridiques et autres, ajoutant qu'il y a une forte corrélation entre le niveau de développement et la diffusion du crime et appelant à l'obligation de contrecarrer ce phénomène. M. Kkemiri a expliqué qu'il y avait une grande diversité de crimes, le plus périlleux étant, selon lui, l'agression physique, dont les braquages qui cible en particulier les femmes. Il a appelé à plus de rigueur dans le traitement des cas de violence. Il a considéré qu'il était inacceptable que le crime devienne une composante de la société tunisienne. Madame Najet Jawadi, Directrice de la coordination régionale au Ministère de l'Intérieur a confirmé que la hausse du crime en Tunisie dépendait de plusieurs facteurs, le plus significatif étant la hausse des indicateurs de violence dans des sphères diverses, ajoutant que a lutte contre le crime ne relève pas uniquement des institutions sécuritaires mais qu'il s'agit d'une responsabilité collective. Madame Jawadi a ajouté que le niveau économique, influe de manière significative sur le phénomène du crime, où on note une forte propension dans des familles pauvres ou vulnérables. Pour faire face à cet état de fait elle a proposé de développer la carte d'identité nationale en carte biométrique, une méthode adoptée par plusieurs pays développés.