Les islamistes d'Ennadha se sont, toujours, plaint que les autres partis de la scène politique n'ont pas de meilleur programme électoral que d'être contre elle. Elle a, même, eu la confirmation que çà marchait bien, lorsqu'en 2014 Béji Caïed Essebsi a rassemblé autour de lui une myriade de personnalités qui n'avaient en commun que leur haine pour Ennahdha, et leur opposition à son projet obscurantiste qu'elle veut appliquer au peuple tunisien. Ennahdha a, alors, pu constater qu'en à peine, quelques semaines, BCE a réussi à la surclasser, rien qu'en promettant à ses électeurs et, surtout, électrices, de mettre Ennahdha hors d'état de nuire. Par la suite Ennahdha a pu, avoir une autre confirmation de ce fait, mais cette fois-ci, dans le sens opposé, quand elle s'est rapprochée de Béji Caïed Essebsi et de Nidaa Tounes, ce qui n'a pas tardé à faire imploser l'unique parti qui pouvait lui faire face, et la vaincre aux urnes. Donc, oui ! Quand on se démarque d'Ennahdha et qu'on déclare son opposition, voire son animosité, envers elle, on est capable de rassembler tous les tunisiens qui ne veulent pas se trouver gouvernés par ces islamistes avec leurs projets rétrogrades. Et, au contraire, on se brûle dès qu'on s'approche d'elle, ou, même, qu'on essaie de la ménager. Du coup tous les enjeux politiques et tous les programmes des partis ne tournent plus qu'autour d'un seul et unique axe : être avec ou contre Ennahdha. Et les premiers à user de ce programme, ce sont, justement, les islamistes d'Ennahdha. Car ils ont compris que pour griller quelqu'un qui aurait tendance à devenir trop fort, ou trop populaire, donc qui risquerait de pouvoir la battre, voire, simplement, la gêner dans son hégémonie, il lui suffit de l'accuser d'être ami-ami avec elle. C'est, d'ailleurs, à ce jeu qu'elle est en train de jouer, depuis quelques jours, en lançant des bribes d'intox, par-ci, par-là, en prétendant que telle ou telle personnalité allait jouir de son soutien pour les prochaines élections. Etant assurée que cette personnalité allait, immédiatement, être grillée aux yeux de ses potentiels sympathisants, qui iront chercher ailleurs, pour trouver quelqu'un qui ne pourrait, en aucun cas leur tendre la main, ou composer avec eux. Et les islamistes choisissent assez bien leurs cibles, car ils souillent les images des personnalités qui auraient le potentiel de fédérer contre eux. C'est dans ce cadre qu'ils ont annoncé tour à tour, soutenir la candidature de Kaïs Saïed, pour casser le capital sympathie qu'il commençait à accumuler auprès des tunisiens qui se sont tournés vers lui, après avoir été dégoûtés de toute la classe politique, puis celle de Youssef Chahed, par la voix, même, de leur chef, Rached Ghannouchi. Car ils savent qu'une annonce pareille allait freiner de façon assez sérieuse l'élan avec lequel ce jeune homme semble avoir démarré, et qui a démontré qu'il n'avait pas froid aux yeux, donc qui commençait à constituer un potentiel péril pour eux. Mais ce que ces Cheikhs semblent ignorer, c'est que ce jeu avec le feu finira par se retourner contre eux. Car en éliminant toutes ces personnalités, ils ne savent pas qu'ils sont en train de favoriser ceux, ou celle, qui s'est jurée de les remettre à leur place et de redresser le pays. En effet, en jouant à ce vilain jeu, les islamistes ne se rendent pas compte qu'ils sont entrain de faire de plus en plus de place à Abir Moussi, qui commence à grimper en flèche, rien qu'en promettant aux tunisiens de demander des comptes aux islamistes et de les remettre à la place qu'ils méritent. Et les gens la croient, car ils sont surs qu'elle, au moins, ne risquerait jamais de flirter avec Ennahdha… Mais, comme ils ne sont pas aussi bêtes que çà, les islamistes doivent, bein, avoir une recette de rechange, pour pouvoir griller Abir Moussi… Qui vivra, verra !