Jeudi dernier, un accord (encore un) aurait été trouvé entre le ministre des Finances et l'UGTT concernant les contractuels de Tunisie Telecom. Le ministre aurait renouvelé l'accord du 25 avril dernier (c'est-à-dire celui du 9 février…), à savoir, le licenciement de 44 contractuels, le maintien de 10 autres et le déferrement devant la justice de 5 d'entre eux. Aucune autre précision n'a filtré de cette réunion. Ce qui paraît étrange c'est que ce sont toujours les mêmes nombres qui ressortent alors que plusieurs contractuels ont déjà quitté l'entreprise en raison de la fin de leurs contrats… et que d'autres ont déjà reçu leur lettre de fin de contrat pour le 30 juin ! De plus, ce même ministre des Finances, par l'intermédiaire de M. Jamel Belhaj, responsable à la direction générale de la gestion de la dette et de la coopération financière avait déclaré que les salaires des fonctionnaires pourraient être payés à la condition que la situation ne se dégradât pas ! [Voir TunisieNumerique letat-capable-de-verser-les-salaires-si-la-situation-nempire-pas-davantage-responsable-au-ministere-des-finances] L'UGTT et sa Fédération se réjouissent déjà de leur « victoire » ! Ainsi en atteste la déclaration faite par la FGPT juste après cet accord où la violence des mots le partage à la joie ! Pendant ce temps, les « anti-grève » de Tunisie Telecom avaient organisé, vendredi matin, un sit-in pour tenter de sauver l'entreprise. «Il y a des salariés qui sont en train de pleurer au vrai sens du terme», déclare Mme Soumaya Bali, une des salariés de Tunisie Telecom. «Ils veulent reprendre le travail mais ils ne peuvent pas. Ils ont mal pour leur entreprise qui est en train de couler». Cette salariée qui se déclare apolitique et non affiliée à aucun syndicat, parle de l'ambiance tendue au sein de l'entreprise à cause des agissements «terroristes» de quelques syndicalistes qui obligent les salariés à ne pas se rendre sur leur lieu de travail. (source : http://www.malissonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=282%3Atunisie-telecom–qla-majorite-silencieuseq-fait-un-sit-in&catid=43%3Aphotos&Itemid=195) Vendredi également, une réunion (la enième…) a eu lieu entre le PDG (par intérim) de Tunisie Telecom et la FGPT (syndicat autoproclamé unique [lugtt-veut-empecher-la-pluralite-syndicale-en-tunisie] pour résoudre la crise qui secoue Tunisie Telecom depuis bientôt 4 mois. Cette réunion ne semble pas s'être aussi bien passée que la précédente. En effet, le PDG a refusé l'application du dernier accord. Le PDG semblerait avoir, enfin, compris que seul le Conseil d'administration est décideur de l'application d'une telle décision et que s'il le faisait directement, il serait poursuivi en justice par le partenaire emirati… M. Ghobdani a ainsi adressé un e-mail aux contractuels restant dont voici la teneur in extenso et sans correction aucune : Cet e-mail en rappelle un autre du PDG précédent, Raouf Chkir… qui avait amené le licenciement pour abandon de poste de 6 contractuels (par l'intermédiaire d'un huisser de justice) alors qui n'avaient pu physiquement rejoindre leurs bureaux en raison des menaces verbales et physiques de la part des membres de la FGPT lors de leur tentative de retour. Et pourtant, ces contractuels avaient continué de travailler depuis leurs domiciles… Que cherche Le PDG ? De nouveaux licenciements pour abandon de poste ou attend-il, calmement, le prochain Conseil d'administration qui devrait se tenir au plus tard à la date de la fin de son propre contrat, le 23 juin prochain (ce qui lui permettrait de partir avec une belle retraite, ayant touché 20 000 dinars par mois pour ne servir à rien pendant 4 mois ? Pourquoi ne fait-il pas intervenir les forces de sécurité pour protéger les contractuels menacés sur leurs lieux de travail ? Pourquoi ne fait-il pas rouvrir les différents services fermés à clef par les membres de la FGPT ? Où sont les sanctions prévues par la Loi contre les syndicalistes ? Que cherche le Gouvernement provisoire ? A-t-il peur de l'UGTT et de sa fédération ? Pendant ce temps et malgré les dires de M. Moez Ben Mahmoud, représentant de Tunisie Telecom[tunisie-telecom-la-corruption-peut-toucher-les-agents-permanents-et-le-partenaire-emirati-restera-strategique], l'entreprise perd irrémédiablement des parts de marché… De très nombreuses entreprises quittent l'opérateur historique pour la concurrence et, en particulier, dans le domaine du mobile. Voir TunisieNumerique tunisie-telecom-des-lignes-coupees-ou-en-derangement. Il serait intéressant que des éléments contrôlés par audit soient officiellement transmis sur les chiffres d'affaires mensuels de l'entreprise depuis le début des évènements et leur comparaison avec ceux de l'année passée. Actuellement, personne ne connaît officiellement le manque à gagner de Tunisie Telecom. Combien de factures sont restées impayées en raison de la fermeture « volontaire et syndicale » des Actels à travers le pays ? Combien de clients mécontents et/ou perdus ? D'ailleurs, le Directeur général de l'Inspection du travail soulignait les difficultés que représentaient la situation de Tunisie Telecom ICI. Et, surtout, que vont devenir les 8500 et quelques salariés de Tunisie Telecom et leurs familles face au désastre économique que ce mouvement de grève a provoqué ? N'aurait-il pas été plus simple et surtout moins onéreux de trouver un accord de licenciement avec indemnisation des contractuels dès le mois de février, ce qui aurait permis de régler au plus vite cette affaire et sans destruction de l'opérateur historique ?