Les Bourses européennes et américaines se sont effondrées, jeudi 18 août, affolées par les signes toujours plus évidents d'un ralentissement de l'économie mondiale, tandis que le secteur bancaire plongeait, victime de vives inquiétudes sur sa capacité à se financer. La Bourse de New York a clôturé en forte baisse : le Dow Jones a lâché 3,68 % et le Nasdaq 5,22 %. En Europe, le CAC 40 lâchait 5,48 %, perdant 178,3 points à 3 076,04 points dans un volume d'échanges de 4,586 milliards d'euros. Les autres places européennes ont aussi dégringolé, Francfort clôturant sur une baisse vertigineuse de 5,82 %, Milan de 6,15 %, Madrid de 4,7 %, Londres de 4,49 %, Berne de 4,15 % et Athènes, qui reflète l'économie la plus fragile de la zone euro, 3,38 %. En Allemagne, l'indice DAX a connu sa plus forte chute journalière depuis 2008. En cause, des ventes massives de contrats à terme dont les causes restent incertaines. “Une banque française a dit que peut-être une erreur de manipulation était en cause, mais sans donner de détails”, a indiqué Markus Huber, opérateur chez ETX Capital, en utilisant le terme de jargon boursier “fat finger” (“gros doigt”). Cette expression désigne une faute de frappe d'un courtier qui le conduit à passer un ordre plus important que ce qu'il aurait souhaité. MAUVAISES PERSPECTIVES AMERICAINES Mais les places boursières ont surtout été plombées par les mauvaises perspectives économiques américaines. Outre-Atlantique, les ventes de logements anciens ont en effet rechuté lourdement en juillet et l'activité manufacturière de la région de Philadelphie s'est effondrée au mois d'août. Sur le front de l'emploi, les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la hausse au cours de la deuxième semaine d'août. Ces mauvaises nouvelles se sont ajoutées à la note des analystes de la banque Morgan Stanley qui ne tablent plus que sur une croissance de 3,9 % dans le monde en 2011 (+ 4,2 % auparavant) et 3,8 % en 2012 (+ 4,5 % auparavant). Les banques continuaient quant à elles de souffrir des craintes persistantes liées à la crise de la dette en zone euro, crise que le sommet franco-allemand de mardi n'a pas suffi à apaiser. Le projet de taxation des transactions financières en Europe défendu par la France et l'Allemagne lors de ce sommet pourrait peser lourdement sur l'activité du secteur. Dans ce contexte tendu, les valeurs bancaires ont souffert en outre des inquiétudes de la Réserve fédérale américaine sur les liquidités des banques européennes et des rumeurs persistantes sur leur fragilité supposée. A Paris, le titre de la Société générale a lâché 12,34 % en clôture, Crédit agricole 7,29 % et BNP Paribas 6,76 %. LE PETROLE CHUTE LOURDEMENT Les prix du pétrole ont eux aussi lourdement chuté à l'unisson avec les Bourses en déroute. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en septembre a terminé à 82,38 dollars, en baisse de 5,20 dollars (5,9 %) par rapport à la veille. Vers 18 heures, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 107,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, en baisse de 2,85 dollars par rapport à la clôture de mercredi. Enfin, sur le marché des changes, l'euro baissait toujours face au dollar. Vers 20 heures, heure de Paris, l'euro valait 1,4315 dollar contre 1,4428 dollar mercredi à 22 heures.