Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan entame ce lundi 12 septembre 2011 une tournée dans trois pays en cours de transformation sous l'effet du mouvement des révolutions arabes : l'Egypte – où le chef du gouvernement turc va séjourner deux jours et s'exprimer devant la Ligue arabe, la Tunisie où il est attendu mercredi et la Libye, jeudi. L'objectif affiché par Ankara est de relancer la coopération politique et économique avec les nouvelles autorités de ces pays. Mais l'annonce de cette tournée est tombée au plus fort d'une crise diplomatique avec Israël qui prend même la tournure d'une menace de rupture entre les deux pays au grand dam de Washington. Elargir son influence régionale Soucieuse de maintenir sinon d'étendre son influence régionale, la Turquie entend adapter sa diplomatie aux changements politiques et économiques que le mouvement des révolutions arabes a lancé au Maghreb et au Moyen-Orient. En même temps, Ankara compte visiblement conforter de nouvelles alliances pour compenser la grave détérioration de ses relations avec Israël, mais aussi pour lancer une sorte de défi à l'Etat hébreu au moment où celui-ci apparaît plus isolé que jamais dans la région où, pour la première fois depuis bien longtemps, des opinions arabes ont osé s'exprimer.