Tunisie Numérique a mené une série d'interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays. Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d'âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels. Hela, 34 ans, divorcée elle élève seule son fils de 3 ans. Hela est divorcée depuis 2 ans. Elle vit avec son fils chez ses parents dans leurs maison familiale à Omrane, à Tunis. Hela travaille depuis 5 ans comme agente administrative dans une société de commerce de gros. Elle touche un salaire de 800 DT par mois. Son salaire n'a pas été augmenté depuis 5 ans. Hela parle de son divorce. Hela s'est exprimé librement et sans « gants » à propos de son divorce au journaliste de Tunisie Numérique. Hela : «Ma vie a complètement changé depuis mon divorce. Au début, nous vivions bien, moi et mon mari. On s'est mariés en 2018. On a vécu dans sa maison familiale, au-dessous de ses parents. Mon ex-belle-mère ''Hmati'' a commencé à mettre de la pression sur son fils, elle surveillait constamment mes moindres gestes, elle ne m'aimait pas. Comme la maison familiale avait une entrée commune, on n'avait pas d'intimité. Ma belle-mère se mêlait de tout ! Pour éviter les conflits avec elle, on est parti vivre ailleurs dans une maison de location. C'était trop cher pour nous surtout que nous étions endettés après notre mariage. On a tenu quelques mois et puis on est retournés vivre avec ma belle-famille. Les disputes ont recommencés de plus belles. La situation m'est devenue insupportable, je me suis refugiée avec mon fils chez mes parents, pensant que ça va se calmer et que mon mari trouvera la solution. Ma belle-famille a profité de mon éloignement. Sous leur influence, mon mari a coupé le contact avec moi et aussi avec son enfant. Et puis un jour, j'ai reçu les papiers du divorce, c'était un choc pour moi. Mes parents ont beaucoup souffert de ma situation. Ils ont toujours été de mon côté en m'aidant moralement et matériellement. En 2020 on a divorcé. » Hela et ses crédits ... Au début de notre mariage, mon mari m'a demandé de contracter un crédit bancaire pour qu'il puisse retaper sa vieille voiture. « Je le paye encore ce maudit crédit, il me reste encore 1 an pour le rembourser. Je paye 200 DT par mois... il a nié que ce crédit était pour sa voiture et a refusé de le payer. » S'exprimant sur sa situation financière difficile Hela rajoute : « Pour moi, je me refuse presque tout, parce que ma priorité c'est mon fils » En soupirant elle retroque « J'étais très coquette avant le mariage, j'avais de jolis vêtements, du maquillage, des chaussures, Maintenant je ne peux plus me permettre des vêtements neufs, je m'habille de la fripe. » Hela vit avec ses parents qui n'ont que leur pension de retraite et qui ont encore des crédits en cours. Selon Hela, pour acheter les choses pour elle et son fils, elle emprunte chez un organisme de micro-crédit de 2.000 – 3.000 DT max qu'elle rembourse sur une durée allant de 12 à 18 mois. Et puis elle ré-empreinte un autre crédit, et ça recommence. Hela paye actuellement des mensualités de 190DT/mois pour rembourser son micro-crédit. S'exprimant sur son salaire Hela : « Je ne cherche pas un travail mieux payé, parce que j'ai peur de me retrouver sans revenu du tout. C'est un risque que je ne peux pas me permettre surtout avec un enfant à charge et des crédits à payer ». Hela dépense pour le transport 60 DT /mois. Elle utilise le taxi collectif et le métro. Elle ramène au travail son déjeuner de la maison pour économiser. Pour les cafés du matin elle dépense 40 DT/mois. Hela rajoute : « Je participe dans les dépenses de ma famille même s'ils ne demandent rien et me prennent en charge ainsi que mon fils. Je donne 50 DT/mois pour les factures, je paye 30DT/MOIS d'Internet. Chaque semaine je vais chez coiffeur, ça me coute 40 DT/mois. Mes parents achètent la nourriture, moi je n'achète que les goûters de mon fils. C'est ma mère qui garde mon fils, cette année, en automne, il ira dans un jardin d'enfants. » « Mes sorties sont gratuites », ironise Hela. « On va chaque Week end dans un parc public avec mon fils. Je ne suis jamais partie en vacances, je ne peux pas me permettre. » Concernant le mouton de l'Aîd, Hela participe avec 200 DT dans l'achat de du mouton familial. Pour éviter de payer la pension alimentaire de notre fils, mon ex-mari a fui le pays! Parlant de son ex, Hela nous parle d'une situation inespérée : « Au début après le divorce, il m'a envoyé l'argent par la poste pendant quelques mois. Et puis il a cessé. Il a disparu, j'ai porté plainte, il est recherché. Aux dernières nouvelles, mon ex-mari est à l'étranger. Je crois qu'il ne peut plus rentrer, il sera arrêté. Il n'a plus aucun contact avec son fils et moi. » Budget de Hela Salaire 800 DT/mois Mensualité crédit voiture de son ex-mari : 200 DT/mois pendant encore un an Micro-credit : 190 DT par mois pendant Transport : 60 DT /mois. Contribution aux factures familiales 50 DT/mois Internet : 30 DT/mois Cafés du matin : 40 DT/mois Coiffeur : 40 DT/mois
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