Les jours qui ont suivi le 14 janvier, ont dévoilé l'horreur des anciennes pratiques dans toute sa dimension. Des documents, des témoignages et des photos montrent que l'ancien régime prenait plaisir à torturer les gens. Un dictateur par excellence, Ben Ali procédait à l'exécution d'un grand nombre de ses opposants, plusieurs militants, leaders d'opinions et intellectuels ont été torturé à mort pour avoir dit «non» à Ben Ali. Plusieurs autres étaient complètement innocents, de simples citoyens, des femmes et des enfants étaient devenus, par malchance, victimes du dictateur. Les cellules dans le sous-sol du ministère de l'Intérieur, dévoilées à la caméra récemment, témoignent de plusieurs années de souffrance, de peines et de cris étouffés. Un hebdomadaire national, en date du 13 octobre 2011, a dévoilé la liste nominative des martyrs de la torture dans les prisons tunisiennes depuis 1987, sachant que ces noms ont été publiés dans le rapport de l'Instance chargée des libertés et de la protection des Droits de l'Homme. - Abdel Wahed Ebdelli : arrêté en 1991 au district de la police de Sousse dans des affaires politiques, mort en juin de la même année, selon le rapport il était torturé à mort. - Hadda Ebdelli : une femme arrêtée en 1992, transférée au bureau de Sûreté de l'Etat, emprisonnée et torturée jusqu'à sa libération en 1995. - Nourredine Aleimi : arrêté au district du Metlaoui, torturé à mort le même jour. - Ahmed Lâmeri : né en 1952, arrêté le 30 novembre 1990 pour investigations puis libéré puis arrêté pour la deuxième fois le 17 juin 1997 par les autorités libyennes qui l'avaient livré aux autorités tunisiennes, il a été soumis à tout type de tortures. - Faycel Baraket : arrêté le 8 octobre 1991, mort sous la torture le 17 octobre de la même année dans le district de Nabeul. - Abderrazak Bahria : était mis en garde à vue au poste de police de Bizerte, mort le 29 novembre 1997 pour des causes non dévoilées. - Ezzedine Ben Aïcha : arrêté par la police en août 1994, transféré à la prison de Nadhourà Bizerte où il était mort sous la torture. - Mehrez Bissakta (Zinaoui) : détenu et mort dans la prison civile de Tunis le 9 septembre 1997 (le rapport n'a pas dévoilé qu'il était mort à cause de la torture). - Mongi Bou Hamed : arrêté le 23 décembre 1990 dans un poste de police à Sfax puis transféré à la direction régionale de la sécurité où il a perdu la vie dans des conditions douteuses. - Hédi Bou Taïeb : Mort à Remeda au sud Tunisien pour des causes inconnues, les autorités ont refusé de donner des explications à l'accident qui a eu lieu en 1991. - Rachid Chamakhi : mort sous la torture dans le district de police de Nabeul le 18 octobre 1991. - Ameur Dagach : arrêté en juin 1991, le rapport a mentionné qu'il était mort à cause de la torture mais n'a pas mentionné le lieu. - Tijani Dridi : torturé à plusieurs reprises dans la caserne de Bouchoucha, dans le bureau des renseignements sécuritaires rue 18 janvier, puis mort sous la torture, le 10 août 1998, au commissariat de police de l'Ariana. - Ammar Béji : arrêté le 9 novembre 1994 et mort après seulement un jour de détention, le rapport indique qu'il était torturé à mort, lieu pourtant, non mentionné. - Modhamed Ali Fdhay : mis en garde à vue dans le commissariat de Bizerte et mort en 1997, le rapport des autorités n'a pas indiqué les causes du décès. - Lotfi Kalâa : arrêté le 27 février 1994 après son arrivée de France, puis évacué à l'Ile de Djerba où il était mort sous la torture. - Taher Jelassi : mort le 24 juillet dans la prison de Grombalia à cause de la torture. - Mourad Jendoubi : mort sous la torture en septembre 1994. - Sahnoun Jawhari : arrêté le 23 mars 1991 puis transféré à la direction de la Sûreté d'Etat où il était soumis à un interrogatoire qui a duré 21 jours, puis évacué à la prison civile de Tunis le 26 janvier 1995 où il est décédé à cause d'une erreur médicale. - Fathi Khiari : arrêté le 16 juin 1991, interrogé à la caserne de Bouchoucha le 5 août et mort au le même endroit par cause de torture. - Isamaïl Khdira : transféré à la prison civile de Tunis en février 1994 où il était soumis aux différents types de torture ce qui a causé sa mort. - Ridha Khmira : détenu à la prison civile de Bulla Regia dans le gouvernorat de Jendouba le 25 juillet 1997 et mort dans le même endroit pour des raisons inconnues. - Jâafer Khichaoui : arrêté en mai 1995 et mort après quelques semaines, le 7 juin 1995 à cause de la torture. - Abdelaziz Mehwachi : arrêté le 21 avril 1991 et décédé après 9 jours sous la torture. Le rapport n'a pas indiqué le lieu. - Raouf Mathlouthi : un enfant, arrêté dans le district de l'Ariana en 1990, il avait 10 ans, et puis disparu subitement depuis juin 1990, personne ne sait où il est depuis. - Abdelkader Mosbah : mort à la prison de Gabès en 1995. - Ali Mzoughi : livré par les autorités libyennes en mai 1997 puis transféré à la prison civile de Tunis où il est mort. - Farhat Othmani : mort à la prison de Mornag en 1997. - Ahmed El Wafi : mort en prison le 4 septembre 1997. - Nahla Soumer : écrouée à la prison de La Manouba le 21 mai 1998, selon le rapport elle s'était suicidée. - Mabrouk Zran : détenu à la prison civile de Tunis depuis 1991, mort le 6 mai 1997 à cause d'une erreur médicale. Ci dessous, la liste des ministres qui avaient, depuis novembre 1987, occupé les fonctions de ministre de l'Intérieur: