Le dernier bulletin quotidien du 28 décembre 2022 de Tunisie Clearing, dépositaire central des Titres, révèle que le règlement d'un crédit obtenu par l'Etat auprès des banques pour 1000 millions de dinars (MD) sous forme de Bons de Trésor à court terme (26 semaines) est arrivé à échéance. Le même bulletin montre que l'Etat a mobilisé pour le règlement de ce crédit un autre crédit à long terme pour 308,9 MD et dont l'échéance de paiement arrivera au mois de janvier 2019. Ce crédit est matérialisé par des Bons du Trésor assimilables (négociables en Bourse) au taux moyen pondéré de 9,586% soit l'équivalent du Taux Moyen du Marché Monétaire (TMM) avec une marge de 2,4 points de base. L'obtention de crédit assez cher pour l'Etat constitue en réalité une simple opération de report d'échéance sachant que le gouvernement ne règle pratiquement plus ses crédits auprès des banques sous formes de Bons d'Etat depuis le mois de mai écoulé. Pour boucler le règlement du crédit de 1000 MD, le Trésor a dû aussi recourir à l'obtention d'un deuxième crédit relai sous formes de Bons de Trésor à court terme (52 semaines) pour 702 MD et au taux 7,98% ce qui correspond au TMM auquel est ajouté une marge de 0,75 points de base. Ceci soulève l'interrogation quant à la détermination des niveaux de marges de taux par les banques, d'une part et quant à la non-synchronisation des échéances des ressources de l'Etat, d'autre part. La gestion de la trésorerie est complément hors normes de prudence et d'optimisation des coûts de ressources. Toutefois, selon les indicateurs monétaires et financiers publiés aujourd'hui par la Banque Centrale de Tunisie, le solde du Trésor est sous une forte tension du fait qu'il est à seulement 929,7 MD et ce, parallèlement à l'enregistrement d'une hausse record de l'encours des crédits bancaires de l'Etat qui s'élève à la date du 27/12/2022 à 24,0 milliards de dinars contre 20,6 milliards de dinars à la même date de l'année précédente. Cette hausse tient à l'accroissement des crédits à court terme qui ont doublé sur l'année en passant de 3,6 à 7,1 milliards de dinars. De nouvelles questions se posent, à ce niveau, quant aux opérations ayant permis ces derniers temps le règlement des salaires des fonctionnaires pour ce mois (1,7 milliards de dinars) outre le paiement des pensions d'environ un million de retraités. Néanmoins, Il est prévu que l'Etat continue à recourir à l'endettement bancaire l'année prochaine, du fait que le budget 2023 estime la valeur des emprunts de ce type à 8,2 milliards de dinars. Parallèlement, les dépenses de remboursement du service de la dette publique devraient augmenter de 44,4% en 2023 pour atteindre 20,7 milliards de dinars compte tenu d'une augmentation des charges de principal et d'intérêts de 54,4% et 23%, respectivement. Selon les données du budget 2023, l'encours de la dette publique atteindra 125,6 milliards de dinars l'année prochaine, soit 77,4% du PIB. Pour couvrir le déficit budgétaire, qui devrait atteindre 8,9 milliards de dinars (5,5% du PIB), les autorités sont censées mobiliser des ressources d'emprunt totales de 24,1 milliards de dinars. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!