Le rapport de la Commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation (CNICM) a dévoilé beaucoup de vérités, jusque là inconnues du grand public. Parmi ces dossiers, celui de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM). La CNAM a imposé l'assurance maladie en régime obligatoire à tous les affiliés de la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale CNRPS (fonctionnaires du secteur public) ainsi qu'aux affiliés de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale CNSS (secteur semi étatique et secteur privé) soit plus de deux millions et demi d'affiliés. Les prestations présentées laissent à désirer : longues attentes aux guichets et lenteurs du traitement des dossiers. Des retards qui ne cessent de s'accentuer, d'abord avec la séance unique durant la période estivale, puis durant le mois de ramadan et ensuite par l'effet de la grève des médecins contrôleurs de CNAM. Le retard dans le règlement des bulletins de soins (BS) a atteint 60 jours dans certains centres régionaux et bureaux locaux (tel que celui d'El Mourouj), contre sept jours que prenait le traitement de ce type de dossiers auparavant. En plus, la direction générale a jugé bon de se séparer des jeunes diplômés recrutés au lendemain de la Révolution dans le cadre du programme “AMAL” pour l'emploi des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur. La CNAM qui, depuis son entrée en vigueur, n'a cessé de rallonger la liste des médicaments non pris en charge (des pommades, des sirops, même des sirops pour diabétiques, plusieurs antibiotiques… ). Les textes qui régissent le régime de l'assurance maladie sont tellement confus et flous qu'il est difficile d'obtenir une même et unique réponse à une même question posée à deux -ou même à plus- responsables et décideurs à la CNAM. C'est cette même CNAM, qui a commencé à tirer la sonnette d'alarme pour la détérioration de ses finances ! détérioration qui pourrait la mener à la faillite, qui dépensait sans compter pour des prises en charge de soins à l'étranger, avec même affrètement d'avion spécial et médicalisé, ou pour une intervention chirurgicale en France pour entorse de la cheville. Le pire était d'ignorer les dizaines d'enfants autistes tunisiens, et ne prendre rien en charge concernant leur suivi médical ou éducatif, pour une prise en charge intégrale (jusqu'à 149 mille euros en première tranche et 37 mille euros par trimestre, soit 297 mille euros par an) pour l'inscription et la prise en charge d'un neveu, autiste, de l'épouse du président déchu dans une école pilote en France. Que pourra répondre cette institution aux centaines de personnes qui ont vu rejetées leurs demandes de prises en charge pour des soins ? Que pourra-t-elle répondre aux milliers d'affiliés qui ont été privés de remboursements de leurs soins? et enfin que dira la CNAM à ces enfants autistes qu'elle a ignoré et marginalisé pour faire profiter d'autres.